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Citation de Ziliz


La route est une longue enfilade de villages sans nom et de terres séchées à perte de vue. De temps en temps, un barrage de l'armée rappelle que la frontière est toute proche.
Elle a été arbitrairement tracée, sur un bout de papier, comme beaucoup de frontières, pour le bonheur des uns et le malheur des autres, sans tenir compte des peuples, de leurs différences, de leurs souffrances et de leur histoire.
C'était au début des années vingt, après la première des guerres mondiales, celle à neuf millions de morts.
La France, l'Amérique, l'Italie et l'Angleterre redessinaient le monde en taillant allègrement dans l'Allemagne et l'Empire ottoman vaincus.
L'Irak devenait indépendant mais placé quelques années sous mandat britannique, la Syrie aussi, mais amputée du Liban et sous mandat français.
Les Allemands perdaient l'Alsace et la Lorraine.
les Kurdes retrouvaient un Etat sur le papier qui n'existera jamais.
Les Arméniens, victimes du premier génocide du XXe siècle, eurent droit à une indépendance fragile à laquelle les Turcs mirent fin deux ans à peine après sa proclamation.
Car la Turquie, vaincue, par un tour de passe-passe dont elle a le secret, finit par se retrouver vainqueur, promettant en échange de sa victoire d'en finir avec l'obscurantisme des sultans et de mettre à la disposition de l'Europe une république laïque et démocratique capable de jouer les gendarmes dans la région.
(p. 142-143)
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