Pascale Frère

Mais Dr Brother !!



Quelle excellente surprise d’avoir de tes nouvelles après nos aventures communes durant ces années où nous étions jeunes et beaux, nos gardes aux urgences avec ton petit pro-dafalgan en perfusion (private joke), nos tours à l’unité stérile et tout ça tout ça !!!



Et quelle excellente surprise de voir que tu as pris ta plume pour nous faire- via ton parcours et ton témoignage- revenir à l’essence même de nos professions de soignants.



Je me permets d’inclure le métier d’infirmier, non par sentiment hiérarchique d’infériorité mais par l’étincelle même qui au départ nous anime, je veux jouer sur l’horizontalité et la complémentarité genre pilote-copilote plutôt que sur la verticalité ( qui certes existe et heureusement d’ailleurs )



Le sacré-cœur des soignants… c’est clair que du cœur, il faut en avoir : bien accroché même, mais à cœur vaillant rien d’impossible.



Sauf que…



…la vie n’est pas un long fleuve tranquille !



Par ce témoignage lucide, où pudiquement tu te mets à nu, avec honnêteté et sans amertume, tu nous racontes ton histoire, la genèse de ce médecin que tu es devenue.



Pour toi, c’était une évidence, tu allais devenir médecin, c’était écrit. Bosser dur tu as fait ( Yoda sors de ce corps). Tu y as mis toute ton énergie et ta volonté pour y arriver, ravalant fierté, se donnant sans compter, en t’oubliant, devenir la meilleure (ce qui est louable en soi mais le système de gentille émulation positive n’est hélas pas de mise dans le cursus médical et dans la suite qui est l’assistanat, le parcours relève plus de koh-lanta que d’Inter villes)



Mais pugnace, tu y es arrivée, gommant par la même occasion cette étincelle du cœur pour hypertrophier ton cerveau en accumulant du savoir et du savoir faire, te déconnectant de ton idéal rouge ardent.



La vie étant ce qu’elle est, (in fine Amorale, elle n’est ni juste ni injuste, elle est là point barre) tu as traversé des épreuves qui au final, ont su te reconnecter vers tes valeurs initiales.



Le sacré-cœur des soignants est un livre humaniste rempli de résilience qui met le doigt sur diverses failles de notre système.



Jusqu’à quel point sommes nous prêts à nous abandonner pour devenir des « robots « analysants des résultats de prise de sang, des protocoles d’imageries, des synthèses d’avis divers, le tout sur écran led et ne se consacrer qu’aspect physique et mécanique du l’humain ?



Pourquoi les lourdeurs administratives, les pressions financières des gestionnaires- mieux vaut tarifier un acte technique que de compter le temps nécessaire à une consultation humaine bienveillante.



Pourquoi cette course à l’élite médicale parfois condescendante (par désillusion durant l’assistanat ?) pour, la gloriole, une belle bagnole, une Rollex à 50 balais ?



Pourquoi ce sentiment d’impuissance, de fatigue, de lassitude, d’auto destruction ?

La dissociation vient elle du fait que l’idéal « fantasmé » est complètement différent de la réalité de terrain ; marche ou crève ? Et là, bah ça coince à un moment donné : entre burnout et cyborg pas évident de choisir !



Cela est il inéluctable ? Non, Pascale en est la preuve, tous ces obstacles l’ont aidé à revenir au centre d’elle-même, parcours initiatique truffé d’embûches mais avec au final renaissance transcendée.



Réussir à remettre le patient non comme objet clinique mais comme humain dans une approche holistique (sans tomber dans le mystique néo new age ou le religieux) avec bienveillance.



Réunir la raison ET le cœur



Joli message plein d’espoir que cette prise de conscience



Merci Pascale pour cette petite claque dans la figure de notre société et ta volonté de faire bouger les lignes.



Fred-Fichetoux-Beg mode Human Nature activé