Vous êtes jeune et plein d'allant, vous n'avez pas encore mesuré l'étendue de notre misère. Vous êtes grisé par la jeunesse qui, en vous, à juste titre, s'émerveille de sa beauté et de sa force. Vous vous dites que si la société est injuste, c'est que vos aînés ont failli ; mais vous faillirez à votre tour. Une nouvelle générarion paraîtra, et à son tour incriminera les générations précédentes, s'estimant d'une moralité supérieure.
Je vous invite, en pure perte sans doute, à la lucidité : luttez contre les injustices tant que vous voudrez, mais n'oubliez pas qu'on ne les abolira pas davantage qu'on ne peut détruire le vent, la pluie, la mort...