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EAN : 9782072974267
256 pages
Gallimard (07/04/2022)
4.12/5   38 notes
Résumé :
« Un jour, peut-être, serez-vous saisi d’effroi devant la fragilité inouïe de l’existence, sa précarité, sa bêtise, sa beauté. Et un jour, peut-être, comprendrez-vous que le Mal infecte toutes les poitrines, qu’elles soient progressistes ou réactionnaires. »

Romain Bisset, trente ans, a rompu avec une famille de riches bourgeois « dominants » pour rejoindre le parti révolutionnaire. Ses jeunes dirigeants, la néoféministe Alexia Milton et l’intransigea... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Un grand soir à la petite semaine.
Romain Bisset est perfusé aux idées progressistes et son parti révolutionnaire (PR - pas très original) le missionne pour retrouver la trace d'Edgar Winger, un théoricien mythique disparu depuis vingt ans, sorte de croisement de Bourdieu et de Badiou. Ils ont fait des petits. Toutes les idéologies ont besoin d'un phare pour illuminer leurs opinions et ne pas s'échouer à la première contradiction.
Dans ce jeu de nupes, de dupes pardon, ma main gauche s'est rebellée sur le clavier, le jeune idéaliste va aller de déceptions en désillusions. Tel un petit garçon qui va sonner chez les voisins avec les photos de son chat disparu ou parti s'encanailler pendant la période des chaleurs de mimine, Romain va demander aux quidams s'ils n'ont pas croisé le « convergeur » des luttes, le Wokeman aux supers pouvoirs.
La première partie du roman, construite sous forme d'un journal intime, détaille la quête du grand gourou, qui se déroule en grande partie, non pas en Australie, mais à la terrasse d'un café de Nice que l'illustre aurait fréquenté. Comme le maître à penser pense mais ne boit pas forcément tous les jours son petit noir, pardon son ballon de rouge, Romain Bisset lui, dépense et panse ses idées comme il peut en l'attendant.
Il voit son séjour se prolonger et certaines réalités viennent heurter ses grandes certitudes. Faire rentrer des ronds dans des carrés, nous avons tous essayé. Lui s'obstine. Il va devoir fréquenter un vieux réactionnaire, se faire dépouiller par des jeunes des cités, se détourner de son odyssée devant le premier décolleté. Comble du comble, il va faire l'objet d'une enquête interne au sein de son mouvement et quitter Nice pour Le Havre. Oui, là c'est trop dur.
Le personnage est assez agaçant de naïveté et un peu trop caricatural pour sonner juste mais l'auteur ne masque pas sa partialité, exercice qui est toujours ridicule quand le propos se veut politique et cette première partie est sauvée par la très belle plume de Patrice Jean qui poursuit sa déconstruction du manichéisme et des morales dominantes. Ce n'est pas beau de se moquer mais le mauvais esprit est un si bel alibi.
Les chanceux qui ont lu et aimé « La poursuite de l'idéal » ou « l'homme surnuméraire » retrouveront avec plaisir ces personnages arrivistes qui n'arrivent nulle part, un peu lunaires, satellites de la galaxie Houellebecq. Ne cherchez pas ici de l'espoir ou un plan quinquennal…
La seconde partie consacrée à la rencontre avec Edgar Winger est une vraie perle littéraire. le propos est plus nuancé, les personnages ne sont plus seulement les étendards des luttes actuelles mais des êtres carnés pétris de contradictions assumées. Les convictions se lézardent avec le temps.
Ce roman est publié quelques mois après « le voyant d'Etampes » qui porte la même verve et la même ambition mais il souffre à mes yeux la comparaison. Il est également moins drôle que le dernier roman de Benoît Duteurtre sur le sujet. Publié aussi un an à peine après son « La Poursuite de l'idéal », j'ai eu l'impression que Patrice Jean a négligé certaines finitions pour ne pas rater le train des polémiques actuelles autour de ces sujets qui s'érodent vite. C'est cruel, car il occupe la place depuis plusieurs années avec un talent trop méconnu.
L'auteur vient d'être récompensé par le Prix des Hussards et si je pense que ses deux romans précédents méritaient davantage cette reconnaissance, Patrice Jean a néanmoins toute sa place dans cette famille dont l'esprit avait été si bien décrit par Marcel Aymé : « C'est le désespoir avec l'allégresse. C'est le pessimisme avec la gaité. C'est la pitié avec l'ironie. C'est l'honneur avec le courage et le courage avec la désinvolture. C'est une fierté avec son charme. C'est ce charme-là hérissé de pointes. C'est une force avec son abandon. C'est une fidélité. C'est une élégance. »
L'hymne des anticonformistes.

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Romain est un membre convaincu du Parti Révolutionnaire (PR) qui associe le marxisme le plus sourcilleux aux tendances woke les plus avant-gardistes. du parti, il a reçu la mission d'aller à la rencontre d'Edgar Winger, le théoricien génial qui a inspiré ses thèses puis a disparu. Comme Edgar Winger a semble-t-il été aperçu dans un café à Nice, Romain est envoyé dans cette ville et passe ses journées au Café de Lecce pour espérer avoir la chance de le croiser et ainsi l'inciter à reprendre ses réflexions théoriques pour de nouveau nourrir le corpus idéologique du PR. ● Patrice Jean poursuit son chemin que d'aucuns appelleraient «réac » après La France / La Philosophie selon Bernard, Revenir à Lisbonne, L'Homme surnuméraire, Tour d'ivoire et La Poursuite de l'idéal, toujours pourfendant les ridicules du progressisme woke. ● Cette fois, son roman prend des allures plus théoriques, en raison même du sujet traité, puisqu'on suit un personnage membre d'un parti, révolutionnaire woke convaincu, qui nous fait part de ses thèses, que ce soit dans ses propres réflexions ou dans ses échanges avec d'autres personnages. ● Par conséquent, l'intrigue est malheureusement des plus minces, comme le montre l'absence de fin, ou plutôt la fin en queue de poisson, en tout cas bien décevante. ● Bien sûr, l'auteur ne perd pas une occasion de nous montrer les ridicules du personnage, tout en lui accordant des moments de doute pour éviter un manichéisme trop évident. On voit cependant clairement le parti de Patrice Jean, comme dans ses autres romans du reste : « Malgré les stages et les universités de formation du PR, tu n'as pas compris qu'en t'invitant chez un dominé tu imposais à celui-ci ton corps blanc, ta prose de Blanc, ta posture de dominant. Si on accepte, dans le parti, des bourgeois, c'est parce que personne ne doit être stigmatisé à cause de sa peau, pas même les Blancs. Mais en contrepartie, ils ne doivent jamais oublier la violence symbolique que leur existence impose aux racisés. » ● « Convoquez les membres du prolétariat que vous connaissez, imaginez-les au pouvoir, débilités par la richesse, enivrés de puissance, et, sans faiblir, osez dire qu'une autre classe aurait amélioré, plus que ne l'a fait la bourgeoisie, la condition misérable de l'homme sur terre. » ● « J'ai assez d'ennuis avec ma propre vie, alors changer la face du monde, ce n'est pas mon problème… Et je les ai connus, les révolutionnaires… Quand on les a fréquentés de près, on doute que ces songe-creux puissent instaurer un jour une société plus juste… Ils passent leur temps à se tirer dans les pattes… Comment voulez-vous que des gens qui ne sont pas meilleurs que les autres construisent un monde meilleur ? » ● Mais il me semble que ce roman-ci n'est pas au niveau de ses trois précédents dans lesquels l'intrigue était plus développée. Ici, on a un peu l'impression d'un essai plus ou moins adroitement déguisé en roman où l'intrigue sert seulement de prétexte : « Celui qui se veut progressiste, n'est pas plus honnête ni moins vicieux. du reste, de nos jours, le capitalisme prétend appartenir – et à juste titre – au camp du progrès : il lutte pour la planète, pour l'égalité entre les hommes et les femmes, contre le racisme. En se confondant avec ces combats politiques et sociaux, il détourne l'attention sur la bassesse de ses objectifs : faire du fric. Comment pourrait-on l'accuser d'être vil quand il ne pense qu'à dénoncer le racisme, l'islamophobie, le sexisme ? Les bourgeois qui sans ces combats d'arrière-garde (présentés comme d'avant-garde) auraient honte d'être des bourgeois peuvent, en toute bonne conscience, poser sur leur chef la couronne de l'anarchiste et le béret du progressiste. Ils cracheront sur les pauvres, les exploités, les sans-grade, en les accusant de sexisme ou de racisme : avant la Révolution française, la noblesse méprisait le paysan comme on rabroue un animal (lisez La Bruyère) ; aujourd'hui, la noblesse de gauche méprise le petit Blanc comme on se moque des attardés et des ploucs. » ● « En s'imaginant être du bon côté de la morale, on devient immoral, c'est dans ce paradoxe qu'il faut chercher l'origine du Mal. » « J'ai fini par me dire que nos sociétés sont miraculeuses. Les hommes sont si fragiles, leur vie si brève, leurs intérêts si opposés, parfois ennemis, tout est si troué de mort et de maladie que l'établissement d'une société où règnent (bon gré mal gré) la paix, le confort, l'entraide, la civilité et la sécurité relève de la grâce. Alors, tout casser pour établir des cités plus justes que celles qui se sont lentement érigées avec les siècles, c'est une folie, et, pourquoi ne pas l'écrire, une manifestation du Mal. Il ne faut vraiment avoir aucune intelligence du tragique de l'existence pour croire qu'un autre monde est possible. » ● Pourtant Patrice Jean chante la supériorité du roman : « J'ai toujours cherché à saisir la vie comme on attrape une anguille dans un ruisseau, d'un geste guerrier, qui ne rate pas sa cible. Les concepts de la philosophie sont trop larges, trop épais, la vie est fluide et fragile… le roman révèle la conscience des individus, il est amarré au réel, quand la théorie s'envole dans les généralités. » ● Ainsi, j'ai été plutôt déçu par ce roman (qui cependant est quand même très bon), par rapport aux autres du même auteur, et je conseillerais au lecteur qui ne connaît pas cet auteur de commencer par La France de Bernard, L'Homme surnuméraire ou bien La Poursuite de l'idéal. ● Deux détails pour finir : il m'a paru curieux que l'auteur parle de l'océan en voulant dire la mer Méditerranée : « des filles en maillot de bain offraient leur épiderme aux rayons du soleil, d'autres, debout, regardaient l'océan ou marchaient vers la mer. » (P. 61, on est à Nice). ● Patrice Jean n'a toujours pas compris que le terme « ci-devant » signifie non pas « de façon flagrante » mais « antérieurement » ; ainsi parle-t-il d'un « ci-devant progressiste » (p. 65) en voulant dire que le personnage est « excessivement progressiste ».
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C'est l'histoire d'un imbécile qui se lance dans une quête. Il trouve ce qu'il cherche sans le trouver. de toute façon, il ne comprend rien.
Détaillons. Romain Bisset est membre d'un groupuscule dénommé " Parti Révolutionnaire" (excusez du peu !) qui associe dans un improbable mélange le wokisme à un marxisme assez dogmatique. Pour revivifier le mouvement, Romain est dépêché, dérisoire Perceval, dans la quête d'un graal marxiste-léniniste : retrouver la personne d'Edgar Winger, éminent théoricien (enfin c'est ce qu'ils croient) disparu des radars il y a une vingtaine d'années.
Justement Winger aurait été vu dans un café de Nice. Romain s'y transporte et y séjourne quelque temps. Il fait des rencontres, fréquente une communauté de freaks allumés, se fait escroquer et dépouiller par des voyous qu'il prend pour des victimes, comme le premier Édouard Louis venu (les derniers outrages lui seront quand-même épargnés), retrouve la piste de Winger par hasard et la suit jusqu'en Auvergne, n'ayant rien compris. Notons que l'un de ses camarades, marxiste relativement orthodoxe et ayant comme tel une pensée certes délirante mais plus structurée, essaie en vain à propos des voyous niçois de lui faire comprendre la notion de lumpenproletariat. Dommage qu'il n'ait jamais essayé d'expliquer celle "d'idiot utile" à ses camarades wokes.
Bref. Romain retrouve Winger dans un village de l'Allier. Hélas ! Il ne trouve pas le Winger auquel il s'attendait, mélange d'Althusser et de Bourdieu, avec un zeste de Morin et une pincée de Foucault. Winger ne s'intéresse plus à la révolution et au progrès, qu'il ne croit plus possible, il a remplacé tout cela par une méditation sur l'université du Mal, et la beauté du monde,qui ne changera pas. Il lui raconte aussi l'expérience qui l'a changé. Cette expérience, qui nous entraîne ailleurs, je vous laisse la découvrir.Evidemment, Romain juge, categorise, étend l'histoire de Winger sur le lit de Procuste de ses certitudes, et, bien sûr, ne comprend toujours rien. Il poursuit cependant sa quête de la vérité sur Winger telle qu'il voudrait la trouver, croit l'avoir fait, et, bien sûr, ne comprend toujours rien. Et puis il fait une fin dans tous les sens du terme, dans ce qu'il appellerait s'il s'en rendait compte un bonheur petit -bourgeois. Tant mieux pour lui, car cet humble bonheur, toujours fragile et menacé (que Winger avait connu en son temps et qu'il a perdu, dans une horrible épiphanie qui l'a transformé) est le seul possible en ce monde. Mais bien sûr Romain ne le comprend pas. Parce que, définitivement, Romain ne comprend rien. Souhaitons-lui de ne pas comprendre, de la façon dont Winger a compris.
On n'en conclura rien, comme l'a dit Flaubert, la bêtise est de vouloir conclure. C'est juste une histoire, celle d'un imbécile, qui nous raconte un peu de l'histoire de notre époque, comme celle de Frédéric Moreau,cet autre imbécile, nous raconte beaucoup de son époque à lui.
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Romain Bisset est un fils de bourgeois qui s'est engagé corps et âme (au point de lui abandonner son héritage) dans le Parti Révolutionnaire, une sorte de parti marxiste-wokiste se rapprochant des thèses de Sandrine Rousseau... en pire (oui, il faut croire que c'est possible.)
Il est chargé par la direction politique complètement loufoque (et en même temps effrayante) de son parti de retrouver un théoricien d'extrême-gauche inspirateur de ses thèses, Edgar Winger, alors que celui-ci n'a plus été vu depuis vingt ans.
Toute la première moitié du livre va donc être le journal intime de Romain, et ça ne manque pas de sel. le personnage est pathétique, à osciller entre ses "penchants" qu'il se reproche constamment, et l'autoflagellation wokiste. Les extrémismes et velléités révolutionnaires de tout bord vont en prendre pour leur grade, dans une orgie de sarcasmes jubilatoires, à l'insu du personnage d'ailleurs.
À la moitié du livre, Romain retrouve Winger... et comme on s'en doutait un peu, il va tomber de très haut en découvrant le gap entre l'idole qu'il s'imaginait, et ce qu'est devenu le philosophe vieillissant et marqué par la sagesse des épreuves endurées.
Pour autant, cette leçon de relativisme, si elle va déstabiliser Romain, ne parviendra pas à vaincre ses certitudes et le personnage s'enfermera jusqu'au bout dans son pathétisme.
Un roman original, varié, à la fois drôle et philosophique, excellemment bien écrit, qui se révèle finalement être une ode à la nuance et au compromis, et une supplique pour un progressisme doux et par petites touches, à l'opposé d'une conception révolutionnaire dont la violence serait contradictoire avec le message qu'elle sous-tend.
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Comment découvre-t-on un auteur ?
Télérama ? Je ne l'achète plus.
Le Masque et la plume ? Je l'écoute depuis 5O ans.
La Grande Librairie ? Je la regardais rarement, mais plus du tout depuis ce mielleux d'Augustin Trapenard (j'ai du mal à digérer son interview complaisante de Diam's)
Les amis, mes enfants, mon mari, les bibliothécaires, les libraires ?
J'ai failli oublier Babelio !
Ce que je sais c'est que j'ai rencontré Patrice Jean et "L'homme surnuméraire", dans le figaro du 8 décembre 2017, sous le titre (bien vu) "La littérature doit-elle être humaniste ?".
"Le Figaro, tiens donc !" J'entends déjà les ricanements du PR !
"Le parti d'Edgar Winger" confirme cette rencontre.
J'ai ressenti le même effroi devant ces militants sûrs de leur bon droit, sans concession, persuadés d'être le Bien, prêts à éradiquer (pour l'instant symboliquement et socialement) toute pensée contraire, voire même simplement nuancée, où l'ignorance fait la courte-échelle à la bêtise satisfaite.
J'ai connu, dans les années 70, du côté de Jussieu, un "anti-caca, anti-pipi, anti-capitaliste", l'anar de gauche Aguigui Mouna (qui fait l'objet, à ma grande surprise, d'un long article dans Wikipédia).
Le café niçois Bis-Itinéraire que fréquente notre héros, est plutôt dans cette mouvance (alternatif, anarchiste, végan, pro-migrants), pas mal barré, mais considéré par d'aucuns comme l'allié objectif du capitalisme (d'un certain point de vue, évidemment)
On en est loin avec le PR (Parti Révolutionnaire), on est plutôt du côté des garde-rouges, des gardiens de la révolution, des khmers rouges, qui jamais ne doutent, enfin presque jamais, et s'ils ont un instant de doute, ont vite fait de se remettre (ou d'être remis) dans le droit chemin.
Edgar Winger, théoricien de la domination capitaliste a disparu des radars depuis une vingtaine d'année.
Le PR, confie à Romain Bisser la tâche de le retrouver, il aurait été vu à Nice et de le convaincre de revenir dans le mouvement, ils ont besoin de lui, de son intransigeance. Il ne reste que lui, depuis la disparition de Sartre, Foucault, Deleuse, Debord, Bourdieu et (ouf !) Dérida.
Mais il reste introuvable.
Il aurait dû le rester, car Romain, exclu du parti pour une main aux fesses involontaire, continue sa recherche et l'ayant retrouvé, comme il est déçu, le pauvre ! Quelques questions l'effleurent, bien vite remisées dans le néant des tentations que le capitalisme sait si bien exploiter.
Je le vois bien, notre petit Romain, quelques années plus tard avec compagne et enfant, le poing toujours levé bien haut, se croyant toujours révolutionnaire et habitant du côté de Belleville-Ménilmontant.
La co-pro dont il fait partie a demandé de grillager l'entourage de l'immeuble et de fournir un "bip" à tous les habitants (j'extrapole...)
Evidemment, nous avons (et aurons) droit aux discours tout faits avec les expressions que, désormais, nous connaissons bien : patriarcat réactionnaire, culture petite-bourgeoise, délire raciste, stéréotypes sexistes, lutte des opprimés contre l'oppression, lutte sans pitié contre le mâle blanc hétérosexuel, minorités forcément victimes, etc... etc... etc...
Sous couvert d'ironie et de dérision, Patrice Jean met en scène toute une idéologie qui est en train de se diffuser hors des Sciences Sociales, dans les domaines de l'Education Nationale, de l'Histoire, de la liberté d'expression (par des interventions violentes ou interdictions de conférences).
D'ailleurs qui peut, sans se faire agonir d'injures, s'inquiéter de la radicalité de Me Too ou de BLM ?
Bref, au même titre que Douglas Murray ou Philippe Muray, Patrice Jean me passionne, me démoralise, voire... me désespère.
Mais faire peur à la (petite) bourgeoisie, quel pied !
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critiques presse (3)
SudOuestPresse
05 juillet 2022
Portrait d’un militant révolutionnaire en quête d’un théoricien disparu.
Lire la critique sur le site : SudOuestPresse
LeFigaro
05 juillet 2022
En une poignée de livres, ce romancier, qui vient de recevoir le prix des Hussards, s’est imposé comme le scrutateur implacable de notre modernité progressiste.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LeFigaro
26 avril 2022
Patrice Jean est, comme Abel Quentin et son magistral Voyant d'Étampes, un fils de Houellebecq et d'Alice Ferney.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Ce furent des heures suspendues. J'ai oublié presque tous les jours de ma vie, il n'en reste aujourd'hui que les moments les plus beaux, les plus laids. L'ordinaire s'efface.
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Il annonce la somme qui revient à chacun (il l'a calculée pendant sa brève absence). Au moins, se dit-il, si je n'ai pas eu la force de ne pas mater ses fesses, je ne lui aurai pas offert le repas, comme un gros con de mâle blanc.
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Le visage de Winger, boursouflé, ressemblait à celui d'un franciscain à deux doigts de la béatitude. Cette félicité, Romain n'était pas loin de la trouver débile. Dans un monde injustifiable, la paix de l'âme est une trahison.
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Les jeunes gens se croient de gauche parce qu'ils n'ont rien à perdre, ne possèdent ni profession, ni maison, ni gamins, mais à peine ont-ils un métier, un rang, une propriété qu'ils s'accrochent à leurs minces privilèges.
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J'ai fini par me dire que nos sociétés sont miraculeuses. Les hommes sont si fragiles, leur vie si brève, leurs intérêts si opposés, parfois ennemis, tout est si troué de mort et de maladie que l'établissement d'une société où règnent (bon gré mal gré) la paix, le confort, l'entraide, la civilité et la sécurité relève de la grâce.
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Videos de Patrice Jean (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Patrice Jean
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