Les huiles de vidange de la solitude
me retombent dessus
Werner Lambersy
II LA NUIT DU CHANT
Le
jour est trop contraire :
elle
n'a pas de frère.
Seuls
les deux crépuscules
sont
princes de même sang.
p.34
III LA NUIT DES AUTRES
Percée
de-ci de-là
sans
rancune cependant
envers les lanternes qui cherchent.
Pourvu
quelles soient
tremblantes au bout du bras,
précèdent
les consciences scrupuleuses.
p.47
Ithaque.
Nous savons bien
qu’il en est d’innombrables.
Mais nous n’écouterons
que l’olivier,
vieil aède
au tronc perclus,
qui murmure encore le chant ancien.
Quoi qu’on en dise…
Quoi
qu’on en dise,
on
se promène toujours un peu
sur
les chemins du langage :
roses
encore plus roses
dans
leurs noms de divas,
fleurettes
drapées dans leur latin,
et
colvert en col blanc.
Havres
extrait 5
À
l’improviste,
on
croise des noms de lieux
au sens oublié,
on
les lit sans s’arrêter,
comme
des possibilités d’amour
laissées en cours de route.
On
a reposé le galet.
C’est
un regret.
Il avait
une forme de cœur imparfait,
mais,
après tout, comme tous les cœurs.
De
l'inconnu partout,
dans tous les noms que l'on se donne,
ou
que l'on prête
aux choses qui nous regardent.
On
fait naufrage dans la beauté du verbe,
à
lire le reflet du sens
comme une carte du monde.
p.17
LE LIEU
A
peine avons-nous bâti pour demain, laissé
quelques pierres se resserrer autour du feu.
Nous
allons dans la lumière poignante
et le vent qui tourne.
Qu'aurons-nous
mis au monde d'autres que nous ?
p.48
L'APPROCHE
Ce
jour n'a qu'une source; est-ce trop tôt
pour avancer les lèvres,
si
je puise depuis le fond de ton nom ?
J'ai
soif de mon lot de parole, cette part
remontée avec l'amour
p.23