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Citation de collectifpolar


Au fur et à mesure qu’ils roulaient, la physionomie urbaine se modifiait. Passé les rutilants grands magasins Sanborn’s, le boulevard se rétrécissait, les immeubles devenaient bas, mal entretenus.
Il se fit déposer à l’angle de l’avenue Guerrero. La chaleur était un peu tombée, les ombres d’antiques demeures aux façades d’adobe s’allongeaient sur le trottoir à la lueur naissante des réverbères. Il contempla un moment la perspective de la rue, les fenêtres protégées par des grilles de fer forgé, les ornements de stuc entrelacés en motifs compliqués, les toitures à l’espagnole, en tuile romane.
Tout ici était comme nimbé de poussière. À Juárez, elle recouvrait également le sol, les toits, les feuilles des rares arbres et même, semblait-il, les gens, drapant la ville entière d’un linceul poudreux qui atténuait les couleurs les plus vives. C’était la façon qu’avait le désert de se rappeler à vous, même quand vous ne pouviez pas le voir.
Sur le trottoir d’en face, un carrossier fermait son éventaire. Peinte sur le rideau de fer, la gueule bleutée d’un revolver de deux mètres de haut mettait le passant en joue. Sous la fresque, le commerçant avait écrit en grandes lettres rouges : « Ceci est un avertissement. »
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