L'acte sportif est générateur de plaisir, et l'on sait depuis Freud que tout être humain ne peut pas renoncer au plaisir dès lors qu'il l'a rencontré une fois. Le sport de haut niveau peut devenir une addiction à partir du moment où il devient pour l'athlète une nécessité pour retrouver un équilibre. L'addiction vient combler un manque. Elle passe par l'activité, pour ressentir son corps, ressentir ses émotions. Le sportif a besoin de cette sensation qui le rassure : s'il éprouve son corps, c'est qu'il existe.
Blessé, le sportif perd une grande part de son identité. Il change de statut. Il était athlète, le voici patient. Le support social s'efface, et la solitude s'accroît. Il lui faut admettre qu'un autre peut désormais prendre sa place. À cela s'ajoute une perte de stimulation physique alors que se sentir bouger est très important pour l'athlète, comme le confirme Alain au cours de son premier entretien :
" Mon corps est blessé, je le traîne. Je ne suis bien qu'en piscine ou dans l'eau, je ne supporte pas la charge. Pour moi, vivre c'est bouger ! "
"Au commencement était l'action." Sigmund Freud Totem et Tabou