Quand elle viendra
Il me faudra la reconnaître ;
La distinguer d'entre les aubes
Qui l'auront précédée.
Sans doute
J'hésiterai un moment.
Déjà les petits matins
Ont l'haleine bleutée
De son parfum de sauge.
Surtout
La nuit qui l'aura précédée,
Pas plus que les autres
Ne saura rien
De ce qu'elle emporte.
Comme toutes les autres nuits,
Elle prendra
Le juste temps qu'il faut
Pour se dissoudre.
J'aimerai tant
Alors
Ne plus avoir de doute.
Et je dirai :
Voici
Goûtez donc !
Lisez !
p.76-77