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Citation de Leg12


William se sentit agressé de toutes les impulsions d’une nature redondante et délirante… Cela ruisselait d’orchis et de lis bleus, se hérissait de pétales gladiolés, se boursouflait de frondaisons arrondies en boucliers trapus, en oreilles d’éléphant… De grands lobes jaillissaient, trouaient un flottement d’îles essaimées de verdures. Bondissaient, s’enroulaient mèches vertes et fouets. Des nœuds épais, rengorgés de feuillage somnolaient. S’épandaient de libres lacis de lianes pulpeuses. Martiales des fleurs s’exhibaient, ou dissimulées, matricielles… Des bulbes charnels et poussifs côtoyaient des urnes de népenthès bondés d’insectes engloutis. La vénusté d’arums en purs cornets vous éclairait soudain dans l’arrogance et le halètement des verts. Les orchidées éclataient comme des fous rires, creusant leurs petites gueules carminées ou flavescentes d’où giclaient les étamines obèses et douces, pétries de grumeaux et de sèves blanches. Liasses épaisses de feuillages ou paperasses moussues, franfreluches indiscrètes, virides. Soudain prurit de bougainvillées pourpres. Agglutinements, oppressions, tiges garces, mares lourdes, océans de feuillées sereines. Fourmillement de bribes, de fétus, de phasmes mimétiques… fumées, nébules… unanime bavement des verts. Hourla pareille à la carène colossale et surchargée de l’arche de Noé…
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