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Citation de Charybde2


« Il y avait à la Banque de France une fortune de trois milliards trois cent vingt-trois millions. Que serait-il advenu si la Commune eût pu s’emparer de ce trésor ? » L’article du Matin date du 11 juin 1871. La question qu’il pose n’aura pas de réponse. Et pour cause. Elle est biaisée. Menteuse comme toutes les bavures d’encre grasse sur les unes des journaux. « Si la Commune eût pu… » Il est là l’obscène, le sous-entendu envoyé comme une lettre anonyme. Elle ne pouvait que vouloir, la Commune, ramassis de racailles. Mais son plan a loupé. L’article ne dit pas pourquoi. On le devine : la Commune ratait tout. Même ses mauvais coups. Trop gabegie. Sotte jusque dans la crapulerie. Il en suggère, des vacheries, ce « eût pu ». Mais voilà, si la Commune ne s’est emparée de rien, c’est qu’elle n’a pas voulu. La Commune c’est Paris mais la Banque c’est la France. Alors, respect. L’argent des dépenses courantes, on le demandera poliment. Des avances, voilà ce qu’elle sollicite, la Commune. Le compte de la ville est créditeur, Paris dispose de neuf millions d’avoirs. Le gouverneur de la Banque peut fournir les picaillons réclamés. Rien que de très légal. Beslay veille au grain. Beslay, doyen de la Commune, délégué à la Banque de France, probe, vieux sage proudhonien. Réglo sur toute la ligne. Économe des deniers du pays comme du sang des autres. Pétri de principes, têtu comme un Breton qu’il est, il se méfie des Comités de salut public comme d’une guillotine. Il appartient aux minoritaires avec Vallès, Courbet, Vuillaume… Mais sur la Banque, plus de majorité, plus de minorité. Tout le monde s’accorde : pas touche.
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