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3.52/5 (sur 743 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Courbevoie , le 11/12/1953
Biographie :

Patrick Pécherot est un journaliste et un écrivain français.

Il a exercé plusieurs métiers dans le secteur de la protection sociale. Un temps proche des milieux libertaires et pacifistes, il s'engage syndicalement à la CFDT. Il fut rédacteur en chef de l'hebdomadaire Syndical Hebdo. Aujourd'hui, il anime le supplément fédéral de CFDT Magazine.

Son premier roman "Tiuraï" est publié à la Série Noire en 1996. Il s'agit d'une enquête du journaliste Thomas Mecker en Polynésie française sur les essais de Mururoa. Ce polar est un hommage à l'écrivain Jean Meckert (1910-1995), décédé un an plus tôt.

"Les brouillards de la butte" (Grand prix de littérature policière en 2002), "Belleville Barcelone" (2003) et "Boulevard des Branques" (2005) forment une trilogie consacrée à Nestor dans le Paris de l'entre-deux-guerres, de 1926 à 1941. Il s'agit d'un hommage au personnage Nestor Burma de Léo Malet.

"Une plaie ouverte" (2015) obtient le Prix Transfuge du meilleur polar français. "Hével" (2018) est lauréat du Prix Mystère de la critique 2019.

En dehors du roman noir, Patrick Pécherot a écrit des romans de jeunesse ainsi que les scénarios de bande dessinée pour Jeff Pourquié.

site officiel : http://www.pecherot.com/

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Source : Wikipédia
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Rencontre avec Patrick Pécherot au Salon du livre d'expression populaire et de critique sociale 2018 à Arras, le 1er mai. Dernier roman : Hével. La Série Noire/Gallimard Médiation : Tara Lennart Captation : Colères du Présent

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Citations et extraits (228) Voir plus Ajouter une citation
J'avais pu vérifier que si un kilo de plume vaut un kilo de plomb, la ferraille garde l'avantage sur ceux qu'elle est censée protéger.
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J'ai plus mal.
J'ai perdu tant de sang.
Je suis vidé. Mon sac est léger.
J'ai plus mal et je fiche mon camp.
Dans les jardins d'mon père, les lilas sont fleuris...
Je rentre à la maison.
C'est moi, là.
Petit bonhomme qui part.
Loin... Loin...
Salut, les gars. Au revoir, à tertous !
Je mets les bouts.
Adieu les frangins.
Plus mal.
Plus de fusil.
Plus de sang.
C'est bien fini, et pour toujours, de cette guerre infâme.
Vous bilez pas. Laissez filer.
Je glisse entre vos doigts.
Je suis l'eau qui coule.
Doucement, doucement.
Vers la mer.
Doucement.
Je m'en retourne.
A la lumière...
...
...
...
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Villemoye, Aisne, zone du front
30 juin 1917

- Qu'est-ce qu'il a dit ?
- Je ne suis pas certain d'avoir compris...
- Quelque chose comme "ça fait mal quand on meurt"...
- Je crois qu'il posait la question.
- Ca fait mal quand on meurt ?
- Oui, c'est cela, il demandait.
- Je n'ai pas entendu. Mon Dieu, avec le bruit de la pluie, je n'ai pas entendu...
- Cela n'aurait rien changé.
- Personne ne lui a répondu...
- A présent, il sait.

(Incipit)
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Les passeurs de livres sont irremplaçables. Sans eux combien d'auteurs, combien de héros de papier seraient tombés dans la fosse commune du temps que chantait Brassens ? Combien de pans de la mémoire auraient disparu à jamais ? Il faut dire, et redire ceux que l'on aime pour les garder vivants, les transmettre, les partager comme le pain et le vin.
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Du sol labouré montent des pleurs, des appels et des sanglots. C'est le concert des moribonds. La fanfare désaccordée. Le requiem des qui veulent pas clamser. Avec les reprises en choeur et les râles en canon.
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Dans le grand silence qu'est celui de l'aube, quand le canon a fermé sa gueule, les plaintes montaient de partout, comme si la terre geignait. Les infirmiers savaient plus où donner de la civière. Nous, on était moins pressés. Les mortibus ont pas le feu au derche. Dans ces moments-là, on ramasse ce qu'on peut, d'abord les moins amochés. Les morceaux, moi je les laisse. Chacun sa manière. J'en connais qui ramènent que les bouts, c'est moins lourd à charrier. Je discute pas, mais, un cadavre complet, ça fait mal au cœur de le laisser pourrir. Je voudrais pas qu'on abandonne ma carcasse toute seule. J'aurais l'impression de mourir deux fois. C'est idiot, non ? Et puis, sans être cul-bénit, on sait pas ce qu'il y a de l'autre côté. La résurrection de la chair et la vie éternelle, amen, tout ça vous trotte dans le ciboulot. On gamberge, on se dit qu'on a peut-être plus de chances de ressusciter entier... Dame, vous voyez un bras ou un tronc frapper chez saint Pierre ? Il serait bien emmerdé pour en faire quelque chose. Le paradis, c'est pas un magasin de pièces détachées.
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Le sous-fifre de Caretta avait toujours l'allure sportive. Et l'air réjoui à l'idée de me le prouver. Il a fait rouler ses biscotos sous son costard. Le truc troublait sûrement les dactylos, moi, j'avais passé l'âge des émois. J'ai sorti mon pétard :
- Les abdos d'acier, ça stoppe le plomb ?
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Tu rages, Xavier. Elle ne vaut pas cher, la jeunesse volée. On accroche à la honte, médailles et fourragères? Tu les arraches dans un cri:
Ah! Les ratons disloqués et les sexes foudroyés à l'électricité. Et si demain quelque tribunal d'Alger se rappelait soudain le tribunal de Nuremberg, et si on allait mettre la nation française au banc des accusés? Savez vous ce qu'est une "tête en chou-fleur" ? Et dans la baie d'Alger errent des corps et des corps. Après les interrogatoires, ils étaient tellement abîmés que des GMC* venaient les déverser dans la mer, à l'aube. La mer elle-même est souillée en Algérie.

Tant de choses vues, tant de choses faites... Combien les revivront, dans leur solitude? Certains s'accrocheront à des manèges d'anciens combattants. Méchoui des déjà vétérans, calots sur les cranes qui se dégarnissent, ceinturons desserrés sur des ventres grossis. Rires forcés à l'évocation de leurs vingt ans et montées de bile à l'idée qu'ils les ont perdus. Plus d'un deviendra aigri, mauvais, déchargeant sa hargne au boxing club ou dans le sexe d'une putain. La plupart tiendront leurs démons en laisse, muselière sur la gueule. Ils les boucleront dans un réduit noir de leur tête dont ils jetteront la clé et la vie continuera. Ceux-là ne fleuriront pas les monuments aux morts.
Tous reprendront le cours de l'existence, mais en dedans qui pourra dire?

* Camions militaires (conçus pas la General Motors Company).
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- Pilleur de tombe, à présent. Vous ne respectez donc rien ? Ni l'uniforme que vous portez, ni le repos des morts...
- ...
- Vous souriez ?
- Pardonnez, mon capitaine, c'est le repos des morts...
- Eh bien, qu'y a-t-il ?
- On s'occupe pas tant des vivants.
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Abdallah rigole, il sourit encore en évoquant "la Mosquée des chrétiens", à Marseille. Notre-Dame-de-la-Garde, ils y sont allés, pour voir. Étonnés de pouvoir y entrer à l'heure de la messe, et contents.
- J'ai fait le signe de croix, en respect.
Il me montre, geste esquissé.
- Abdallah, on vous aura pris pour un orthodoxe, ils le font comme vous, de droite à gauche. Les catholiques se signent dans l'autre sens.
Je le fais à mon tour et nous voilà tout drôles, lui le musulman, moi l'agnostique.
Au coin des rues, Dieu a la douceur d'une datte et le parfum du thé.
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