Personne ne se l'expliquait, mais rien en ce monde ne l'effrayait davantage que l'idée de dormir. Il ne comprenait pas comment les autres pouvaient passer autant d'heures chaque jour dans un état si proche de la mort. Bien sûr, il finissait invariablement par succomber à la fatigue et à sombrer dans le sommeil, cependant cela ne durait jamais plus de quelques minutes consécutives. Alors, il fêtait chaque réveil comme une victoire sur la grande faucheuse. Tout était prétexte pour lui à tenir le plus longtemps, à ne pas prendre le risque de mourir après avoir plongé dans l'obscurité qui l'effrayait tant.