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Citations de Paul Clément (85)


L’école était assiégée par un véritable cortège de grévistes. Une manifestation républicaine comme jamais vue. Une réunion de tous les partis politiques, de toutes les confessions, de toutes les tendances sexuelles, de toutes les couleurs de peau. Tous unis sous une seule bannière : Celle de la faim, l’envie de nous dévorer. Une vrai tolérance apocalyptique.
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Si les poussées d’adrénaline qui m’avaient permis de tenir la veille ne faisaient plus effet depuis longtemps, la peur restait là. Une peur sale et poisseuse. Le genre d’effroi qui ne vous lâche plus et qui s’amuse, dès que vous fermez les yeux, à peindre sur vos paupières closes tous ces visages lugubres, ces dents acharnées, qui vous fixent quelques centimètres sous vos pieds.
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Je pensais à ces idiots qui se tuaient sous prétexte d’avoir voulu gagner quelques misérables minutes chez eux en accélérant vainement. Ils n’avaient gagné qu’un aller simple pour le cimetière.
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Il ne se passait pas un été sans qu’un quelconque malade ne vienne jouer l’apprenti sorcier dans les forêts du sud de la France, offrant aux médias l’un de leur marronniers préférés.
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Et, si j'étais un bien mauvais psychologue, j'étais un homme qui assumait ses responsabilités. Je parviens alors à chuchoter quelques mots :
- Écoute je sais bien que c'est très dur pour toi mais...
Mes mots semblaient sortir de mes lèvres et se dissiper dans l'air tant ils n'avaient aucune consistance. Je récitais le même blabla habituel, sauf qu'aujourd'hui j'y croyais encore moins que d'habitude. Mes paroles étaient v ides de sens. Pourtant, je continuai :
- Ça va aller, ne t'inquiète pas.
Je me sentais stupide de lui réciter de telles conneries sachant que plus de cinquante forcenés tenaient d'atteindre le niveau supérieur de la maison pour nous dévorer vivants et qu'ils y parviendraient certainement.
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Je consacrai ainsi toute la fin de journée à surveiller ce qui se passait à l'extérieur en changeant régulièrement de poste d'obser-vation : partout où mon regard se posait, ils étaient là. C'était la première fois que je prenais le temps de les observer tranquillement. Quelle que soit la fenêtre d'où je les épiais, les fous erraient à l'extérieur ne tardaient pas à me repérer et venaient se placer juste en contrebas, leurs bras lamentablement tendus vers moi et leurs dents claquaient dans le vide.
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J'étais stupéfait de voir avec quelle rapidité le cerveau humain pouvait se reprogrammer: suivre quelqu'un un jour, suivre un autre le lendemain; le tout sans jamais prendre de décision soi-même.
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Le quadragénaire me barra alors la route et se jeta sur moi. La rapidité de l'attaque me prit de court et je tombai au sol avec mon agresseur dans un nuage de poussière. Le choc me coupa le souffle. Une odeur infâme entra dans mes narines, alors que le monstre ouvrait grand sa gueule immonde à quelques centimètres de mon visage. Je ne lui laissai pas le temps de terminer son baiser mortel et le repoussai de toutes mes forces. [...] Déjà debout, je pris le manche de la pelle à deux mains et abattis la tranche de l'outil sur le crâne de mon assaillant. Le fer s'enfonça telle une hache affûtée dans les chairs pourries, ouvrant en deux la boîte crânienne dans un craquement à glacer le sang. Le zombie gisait immobile, enfin ramené à la normalité de sa condition de mort. Le pied appuyé sur son visage immonde, je libérai la pelle, emportant une partie du cerveau décomposé du cadavre.
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Il est quatre heures et demie et je devrais crouler de fatigue, mais dormir est devenu une aberration dans ma réalité. J'en suis tout simplement incapable, comme un enfant au quotidien peuplé de monstres et de créatures difformes. Dans mon cas, mon imagination n'y est pour rien. Elle est innocente.
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Personne ne se l'expliquait, mais rien en ce monde ne l'effrayait davantage que l'idée de dormir. Il ne comprenait pas comment les autres pouvaient passer autant d'heures chaque jour dans un état si proche de la mort. Bien sûr, il finissait invariablement par succomber à la fatigue et à sombrer dans le sommeil, cependant cela ne durait jamais plus de quelques minutes consécutives. Alors, il fêtait chaque réveil comme une victoire sur la grande faucheuse. Tout était prétexte pour lui à tenir le plus longtemps, à ne pas prendre le risque de mourir après avoir plongé dans l'obscurité qui l'effrayait tant.
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Nous traversâmes la cour. Une longue rangée d'arbres plantée en son centre créait un grand espace ombragé où les jeux de marelle se reposaient paisiblement. Ironiquement, le Paradis de l'un d'eux était presque entièrement effacé tandis que l'Enfer semblait avoir été repeint récemment.
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La seule explication rationnelle serait ma propre folie. Pourtant ne dit-on pas qu'un fou est celui qui n'a pas conscience de la possibilité de sa propre démence ? A moins que cela ne soit réservé aux cons.

Page 149.
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Les monstres ne sont pas toujours ceux que l'on croit. Les pires horreurs se cachent parfois derrière un visage enfantin.
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Spinello l'ignora. Un peu de tranquillité, rien d'autre. Il ne souhaitait rien de plus. Mais dans quel monde les orphelins étaient-ils maîtres de leur destinée ? Certainement pas celui-ci.
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En quelques jours, j'ai l'impression d'être devenu un personnage de fiction. Un héros né de l'esprit torturé d'un banal auteur qui s'amuserait à chambouler ma vie pour se divertir. Des hommes, ou que sais-je, font régner la confusion partout dans la région et terrorisent les habitants avec leurs jeux macabres de fossoyeurs. La peur et la colère sont passées du rang de sentiments réprimés par le confort de ma vie quotidienne, à celui de compagnes quasi permanentes.
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Deux pasteurs de l'Apocalypse guidant leur troupeau au milieu d'une Arcadie dévastée. Le bitume de la cour remplaçait l'herbe délicate des pâturages et des morts affamés incarnaient les brebis égarées.
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En fin de compte, [la chance] ne l'avait mené qu'à ce terrible moment que tous redoutaient. Celui de la nuit éternelle, celui des rêves brisés.
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- C'était notre chez nous, on était tous ensemble, on était bien. Et quelqu'un m'aurait adopté et la vie aurait continué. Mais, en fait, on a toujours été condamnés, non ? ajouta-t-il d'une voix tremblante.
Le cœur de Spinello se serra en entendant ces derniers mots. Cela faisait bien longtemps que lui l'avait compris, mais voir son ami le réaliser le bouleversait.
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Les légendes qui entouraient les Ignobles étaient nombreuses à Windrasor, mais Spinello refusait d'y croire. Ce n'était pas le cas de tous. Certains étaient convaincus qu'il s'agissait de manifestations spectrales avec pour unique but d'accabler les orphelins à la nuit venue.
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Elle avait beau n'être que l'assistante du maître bibliothécaire, elle aussi, comme Spinello, comme les héros qu'elle chérissait tant, vivrait un jour ses propres aventures.
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Un peintre- Un tableau

Ce tableau représente le plus jeune fils du peintre, Claude, au domaine des "Collettes" à Cagnes sur mer. Il avait acheté ce domaine pour sauver les oliviers: "Ce sont les arbres les plus beaux du monde, d'une majesté rare, alliée à une légèreté aérienne". Ce peintre avait trois fils: l'ainé fut comédien, le deuxième réalisateur et Claude est devenu céramiste. Il a changé plusieurs fois de style. "Le déjeuner des canotiers" est l'une de ses toiles les plus célèbres. Il s'agit de:

Claude Monet
Alfred Sisley
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Gustave Caillebotte
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