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Citation de EricB


Le Brigant, alors dans sa soixante-douzième année, et père de vingt-deux enfants, venait de voir le dernier de ses fils atteint par la conscription. Ce jeune fils demeurait auprès de son père, l'assistait en de savantes recherches, écrivait sous sa dictée, et le débarrassait surtout, par un travail assidu, de la préoccupation cruelle du pain quotidien.
Lorsqu'il apprit que le soutien de sa vieillesse allait lui être ôté, Le Brigant, qui avait déjà donné plusieurs de ses fils au service de la Patrie, écrivit à La Tour d'Auvergne, dont il supposait le crédit considérable, pour le prier de faire des démarches auprès du gouvernement. Le Brigant espérait que La Tour d'Auvergne, son ami, à qui il pensait qu'on ne pouvait rien refuser, obtiendrait facilement que ce fils, chéri entre tous, et si nécessaire à ses vieux jours, fût dispensé de se rendre sous les drapeaux et pourrait rester en Bretagne.
La Tour d'Auvergne avait alors près de cinquante-quatre ans. Il ne pouvait consentir à faire les démarches que demandait Le Brigant pour l'exemption du jeune conscrit, car la situation extérieure était critique, et il ne voulait point enlever à la France un seul défenseur. Son héroïque générosité lui donna le moyen de tout concilier : il s'offrit à remplacer le jeune Le Brigant, sans égard pour sa santé propre, et pour le droit qu'il avait acquis au repos. Il demanda donc, comme une faveur, au gouvernement de la République, d'être envoyé à l'armée du Rhin, aux lieu et place du fils de son ami.
Le Directoire accueillit avec empressement cette demande, et La Tour d'Auvergne , refusant de nouveau les grades élevés qui lui furent offerts, partit pour l'armée avec le simple titre de "capitaine volontaire".
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