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3.64/5 (sur 18 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , le 2/09/1846
Mort(e) à : Nice , le 30/01/1914
Biographie :

Paul Déroulède est un poète, auteur dramatique, romancier et militant nationaliste français, né à Paris le 2 septembre 1846 et mort sur le Mont Boron près de Nice le 30 janvier 1914 (à 67 ans).
Jusqu'à la Guerre de 1870, c'est un versificateur (admirant beaucoup le Cid) qui fréquente les milieux littéraires républicains. La déclaration de guerre lui fait abandonner son pacifisme. Il rejoint son unité lors de la guerre franco-allemande de 1870 où il montre un certain courage (assaut de Montbéliard). Il est fait prisonnier à Bazeilles, s'évade et rejoint les tirailleurs algériens. Cité à l’ordre du jour et décoré en février 1871, il participe à la répression de la Commune de Paris lors de la Semaine sanglante de mai. À la suite d'une chute de cheval, il doit renoncer à la carrière militaire en 1874.
Désormais, par son œuvre littéraire et son action politique, il incarne la France de la « revanche » en réclamant le retour de l'Alsace et de la Lorraine. Il écrit les Chants du soldat (1872), vendus à plus de 100 000 exemplaires, dont le fameux Clairon, qui lui vaut la gloire et reste longtemps au programme scolaire. À l'instigation de Gambetta, Déroulède, dont la devise est « Qui vive ? France ! », crée la Ligue des patriotes en 1882. Cette passion pour la « revanche » sur l'Allemagne lui vaut de devenir également l'un des chefs du parti anticolonial. Adepte du général Boulanger, il est porté par sa notoriété à l'Assemblée nationale en 1889. Après la fuite de Boulanger, Déroulède reste député de la Charente de 1889 à 1893 et de 1898 à 1901.
Il attaque vivement Clémenceau lors de l'affaire de Panama.

Lors de l'affaire Dreyfus (1894 - 1906), Paul Déroulède, quoique défendant l'armée, croit Dreyfus innocent ; d'ailleurs, malgré ses préjugés certains contre les Juifs, il a toujours refusé l'antisémitisme politique et n'a jamais rallié le slogan « À bas les juifs ». Profitant des obsèques de Félix Faure en 1899, il tente le coup d'État que le général Boulanger avait refusé dix ans plus tôt. Il tente en effet de faire tourner bride au général Roget et à ses troupes pour prendre l'Elysée. Arrêté, jugé en haute cour, relâché et, finalement, banni (expulsé en Espagne), il bénéficie d'une amnistie en 1905. Il renonce à sa carrière politique après l'échec des élections de 1906 dans son département de la Charente.
En 1908, malgré l'insistance de Maurice Barrès, Paul Déroulède refuse de poser sa candidature à l'Académie française lors de la mort de François Coppée

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Les régions frontalières de l'Est de la France (Moselle et Alsace) ont été à la fin du 19ème siècle l'enjeu du patriotisme exacerbé d'Alsaciens et Lorrains ayant perdu leur nationalité française mais de coeur restant attachés à la mère Patrie. Depuis l'annexion, en septembre 1870 (défaite de Sedan et de Strasbourg devant la Prusse) un courant politique autour de Paul DÉROULÈDE a...

Citations et extraits (7) Ajouter une citation
LE CLAIRON

L’air est pur, la route est large,
Le clairon sonne la charge,
Les zouaves vont chantant,
Et là-haut sur la colline,
Dans la forêt qui domine
Le Prussien les attend.

Le clairon est un vieux brave,
Et, lorsque la lutte est grave,
C’est un rude compagnon ;
Il a vu mainte bataille
Et porte plus d’une entaille,
Depuis les pieds jusqu’au front.

C’est lui qui guide la fête.
Jamais sa fière trompette
N’eut un accent plus vainqueur,
Et de son souffle de flamme
L’espérance vient à l’âme,
Le courage monte au cœur.

On grimpe, on court, on arrive,
Et la fusillade est vive
Et les Prussiens sont adroits,
Quand enfin le cri se jette :
« En marche ! À la baïonnette ! »
Et l’on entre sous le bois.

À la première décharge,
Le clairon sonnant la charge
Tombe frappé sans recours ;
Mais, par un effort suprême,
Menant le combat quand même
Le clairon sonne toujours.


Et cependant le sang coule,
Mais sa main, qui le refoule,
Suspend un instant la mort,
Et de sa note affolée
Précipitant la mêlée,
Le vieux clairon sonne encor.

Il est là, couché sur l’herbe,
Dédaignant, blessé superbe,
Tout espoir et tout secours ;
Et sur sa lèvre sanglante
Gardant sa trompette ardente,
Il sonne, il sonne toujours.

Puis, dans la forêt pressée,
Voyant la charge lancée
Et les zouaves bondir,
Alors le clairon s’arrête :
Sa dernière tâche est faite,
Il achève de mourir.
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Je me souviens qu'un vieux paysan, qui avait son fils sous les drapeaux, eut l'indiscrétion de troubler notre tête-à-tête pour me demander, avec anxiété, quand les troupes partiraient.

J'eus l'impudence de lui répondre : « Est-ce que je sais ! »

Le regard de mépris que me lança cet homme entra dans mes yeux comme un éclair [...] le reproche silencieux de ce père de soldat, dissipa ma torpeur et commença le réveil de ma conscience de Français.

Je sentis que je venais de manquer à la solidarité qui m'unissait, avant tout et malgré tout aux hommes de mon pays.

Pour la première fois, ma prétendue philosophie humanitaire m'apparut comme une apostasie et mon égoïsme amoureux comme une désertion.

La cruauté de ma réponse se révéla à moi dans toute sa vilénie. J'eusse voulu en demander pardon sur l'heure au vieillard, mais il nous avait brusquement tourné le dos, et nous étions de nouveau seuls sur la route [...] un grand pas était fait sur mon chemin de Damas.
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Vous rendez-vous compte, messieurs, de tout ce qu'il y a d'inouï, de prodigieux, d'incompréhensible, et par cela même d'inexplicable pour toute science purement humaine, non pas seulement dans les hauts faits de la guerrière improvisée ou dans la constance de l'indomptable prisonnière, mais en particulier et précisément dans la résolution initiale de l'humble bergère de Domrémy ?
Perdue au fond d'un obscur village du pays lorrain, isolée avec ses troupeaux au milieu des champs et des bois, n'étant ni assez riche pour avoir à craindre pour ses domaines, ni assez pauvre pour avoir à fuir la misère, n'ayant aucun intérêt personnel, aucun esprit de vengeance ou d'ambition, sans autre guide que son instinct, sans autre aide que sa foi, la noble créature a conçu à elle seule et par elle-même ce que devait être une nation, ce qu'était une Patrie. Elle a souffert des maux de la France, elle a saigné de ses blessures, elle s'est désespérée de ses défaites et de son invasion, comme d'un mal personnel, comme d'une plaie à son propre corps, comme d'une atteinte à son propre honneur.
Car ses voix du ciel, dont je ne doute pas, ses voix ne se sont pas adressées à une indifférente, elles ne sont pas venues réveiller un cœur endormi ; elles ont plutôt fini par répondre aux supplications, aux prières et aux angoisses incessantes d'une âme déchirée "par la grande pitié qui était au royaume de France". ("Sur Jeanne d'Arc", discours prononcé à Orléans le 6 mai 1909.)
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Le Brigant, alors dans sa soixante-douzième année, et père de vingt-deux enfants, venait de voir le dernier de ses fils atteint par la conscription. Ce jeune fils demeurait auprès de son père, l'assistait en de savantes recherches, écrivait sous sa dictée, et le débarrassait surtout, par un travail assidu, de la préoccupation cruelle du pain quotidien.
Lorsqu'il apprit que le soutien de sa vieillesse allait lui être ôté, Le Brigant, qui avait déjà donné plusieurs de ses fils au service de la Patrie, écrivit à La Tour d'Auvergne, dont il supposait le crédit considérable, pour le prier de faire des démarches auprès du gouvernement. Le Brigant espérait que La Tour d'Auvergne, son ami, à qui il pensait qu'on ne pouvait rien refuser, obtiendrait facilement que ce fils, chéri entre tous, et si nécessaire à ses vieux jours, fût dispensé de se rendre sous les drapeaux et pourrait rester en Bretagne.
La Tour d'Auvergne avait alors près de cinquante-quatre ans. Il ne pouvait consentir à faire les démarches que demandait Le Brigant pour l'exemption du jeune conscrit, car la situation extérieure était critique, et il ne voulait point enlever à la France un seul défenseur. Son héroïque générosité lui donna le moyen de tout concilier : il s'offrit à remplacer le jeune Le Brigant, sans égard pour sa santé propre, et pour le droit qu'il avait acquis au repos. Il demanda donc, comme une faveur, au gouvernement de la République, d'être envoyé à l'armée du Rhin, aux lieu et place du fils de son ami.
Le Directoire accueillit avec empressement cette demande, et La Tour d'Auvergne , refusant de nouveau les grades élevés qui lui furent offerts, partit pour l'armée avec le simple titre de "capitaine volontaire".
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Mais l'abnégation de La Tour d'Auvergne, le scrupule d'honneur qu'il avait d'être exempt de l'apparence même d'une ambition personnelle, voilà des choses que l'on n'estimera jamais à leur prix. Et, puisque le mot d'ambition vient de revenir sous notre plume, admettons un instant qu'il y ait eu, dans les refus obstinés de La Tour d'Auvergne, un peu d'ambition à rebours, le désir de se grandir aux yeux des contemporains précisément par cette simplicité, cette modestie, cet éloignement des titres et des grades qui furent ses vertus accoutumées. Si cela était, serait-il juste de lui en tenir rigueur ? Oh ! non pas : une telle ambition est si peu commune qu'on est presque tenté d'y applaudir des deux mains. Solliciteur, La Tour d'Auvergne ne l'a guère été qu'une fois, le jour où il disait en riant à un représentant du peuple en mission aux Pyrénées : "Vous m'offrez votre protection, citoyen, avec une si grande insistance, que je vous prierai volontiers de me faire obtenir, s'il y a moyen, une bonne paire de souliers..."
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"Je me suis toujours tenu à la place où la Révolution m'a trouvé", dit La Tour d'Auvergne. Voici donc à quel sentiment il a obéi : Ayant refusé de suivre ses collègues et des chefs dans l'émigration, il ne voulut pas que l'on pût attribuer ce refus au désir d'un avancement rapide. Il tint à prouver que l'amour de sa patrie lui avait seul dicté cette résolution, et la promesse intérieure qu'il avait faite alors, il la garda scrupuleusement, malgré les offres les plus pressantes et les plus flatteuses. La Révolution l'avait trouvé capitaine... il s'imposa à lui-même de ne point dépasser ce grade ; ses camarades avançaient, devenaient colonels, généraux, commandaient en chef des corps d'armée ; lui, demeurait à son poste subalterne, mettant toute sa gloire à bien servir. Avant 1789, il avait fait l'impossible pour être distingué par ses supérieurs, être placé à son rang, acquérir des honneurs et des grades. Mais du jour où le patriotisme domina en lui l'ambition, il devint un autre homme, soldat et citoyen tout ensemble, libre de soucis et de désirs, dévoué aux seuls intérêts de la Patrie française.
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Pour Corret [La Tour d'Auvergne], comme pour beaucoup d'autres, le patriotisme local, fortifié des traditions de famille et des vives impressions de l'enfance, a été la base solide, l'assise durable d'un patriotisme plus vaste, plus complet, embrassant tout le pays et toute la nation. Quelquefois, il est vrai, les choses se passent différemment : dans les esprits faibles ou mal dirigés, l'équilibre des idées et l'ordre des devoirs peuvent se trouver détruits ; il est des cas, par malheur, où la petite patrie a fait tort à la grande. Mais les âmes véritablement saines ne connaissent point ces conflits entre deux sentiments qui doivent dériver l'un de l'autre. Corret nous en fournit la preuve ; il aima sa terre natale, c'est lui-même qui l'écrit, "d'un attachement sans bornes", mais personne plus que lui n'eut la notion supérieure de la Patrie commune, de l'Etat, créé, organisé pour tous, et que tous sans exception sont tenus de servir.
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