C'est là que nous serons tous nus
Jetés hors du lit châtrés aliénés
Forcés d'entrer dans la danse des marées
Des pluies grimpantes aux vagues superbes
Dans l'orgie de l'eau libre
Mais ici
Parmi tant de résistance à l'usure et de volupté suicidaire
Ici dans ce tourbillon complice
Dans cette volute du sang diaphane des forêts
Dans cette mouvance
Exactement là
Je pousse ce cri d'amour qui me vient de trop loin
Et m'arrache les reins
Secret
Quand la mer à toi me rendra
Tes mains couvriront mon corps anxieux
Et je plongerai dans l'océan de tes yeux
Pour un secret que tu ne diras pas
Voici pourtant de longues semaines
Que je navigue et que je rêve à cet instant
Où tout sera lumière et scintillement
Où je te répondrai viens je t'emmène
Des semaines comme un hiver de quatre mois
Avec la peur glacée de voir poindre le jour
Où tu me diras je pars mon amour
Mes chaînes m'écartèlent je mourrai loin de toi
Mais à l'instant précieux du retour où nos bras
S'arracheront nos coeurs
Où nos visages d'attente las
Ne sauront crier ni la joie ni la douleur
ALORS TON SECRET RIEN NE LE TRAHIRA
Cri rouge
Aux ailes noires
Coeur noué
En mon ventre
Personne ne m'osmose
Ni rien ni personne
Sinon l'indifférente
Planète
Qui m'enlise
En sa mouvante écorce
Sève bleutée
Dont je me nourris
Dans l'acte de mourir
Elios mon soleil
je crie vers elle
et les caps d'acier me leurrent
sous les neiges éternelles
dans l'impalpable humeur
d'où jaillissent pétrels
et mouettes cassant de l'aile
je hurle son nom
et l'emporte la tourmente
avec les lames qui roulent glaçons
et frappent la proue jusqu'au ventre
tout chavire et nous mourrons
aux abysses de monstres poissons
et puis je le murmure
le nom de mon soleil
et la mer et le ciel se transfigurent
se gonflent de sang vermeil
et toutes les bêtes de glace
s'enivrent d'un moment qui passe
Aux pieds des hirondelles
Les fleurs d'une entière saison
Jouent les immortelles
Au revers des jours de gloire
Où les mains d'horizon
De mon amante
Leur apportaient mon paysage
À boire
Au revers des nuits odorantes
Par nos étreintes sauvages
Les fleurs plus ne n'importe
Sont restées dans leur cage
Non loin de ma porte
foufol
celuicel
fuyant la folie
folle
deluidel