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EAN : 9782760000520
71 pages
Editions d'Acadie (01/01/1980)
5/5   1 notes
Résumé :
Ce recueil jalonne les errances d'un albatros sur un océan trop réel, à la recherche d'une Terre de cocagne, en marge d'une Acadie d'occasion. Cet espace est peuplé de rêves qui doivent prendre corps pour enfin mourir... Pour un enfantement qui n'en finit plus.

Paul Germain
Octobre 1979
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Acadie terre natale ou Acadie de voyage et d'errance. Parfois, sur la route qui nous mène à destination, nous dénichons de ces recueils sublimes, quelque part au coeur d'un arrêt, qui nous font voyager très loin, souvent en nous-mêmes, au-delà du bout du monde. Et on se sent intimement lié à la plume d'un écrivain (s'il en est un), même s'il nous est inconnu, étranger ; d'un nom peu familier, sans visage pour associer les vers à son auteur (peut-être est-il mort de chagrin, depuis). Va savoir pourquoi, on en est terriblement ému, on se laisse porter... Invisible et évasion totale riment alors.

Les images qui accompagnent les textes magnifiques de ce recueil, À corps et à cris, sont comme des nuées d'oiseaux, des battements d'ailes que l'on sent vibrer en nous, même s'ils sont à priori capturés en noir et blanc et complètement immobiles. Sur quelques unes des images, il y a une femme nue, des vagues en mouvement, et de doux voyeurs aux yeux admiratifs, Nous. J'ai lu, j'ai admiré, j'ai lu et encore admiré, puis un écho de Miron a plongé dans ma tête ; les mots de Paul Germain enlacent la nudité sans rivages de sa bien-aimée, où ils déferlent pareils à l'espace sans bords, amour infini. Amour perdu. Amour souvenir.

À corps et à cris fut publié en 1980, comme quoi l'amour est intemporel et sans frontière. Terre voyage. Terre d'enracinance. Très souvent, voyant l'être aimé partir, comme nous quittent les bernaches à l'automne, en direction de sols plus chauds, on cherche une nouvelle terre d'errance pour se reposer ... pour prendre le temps d'écrire les derniers souvenirs encore vifs imprégnés dans notre mémoire. Pour ne rien oublier. Pour immortaliser les quelques derniers amours vivants, afin que les vagues ne puissent les emporter complètement au loin. Terre d'exil, là où il faut écrire encore et toujours, pour ne pas crever. Terre de survivance. Terre d'adieu. Terre à corps et accord. Terre cris et chants. Terre silence.

Ce recueil a une âme.
Elle nous souffle doucement à l'oreille et à la plume, que chacun d'entre nous est auteur, à condition de savoir parler et aimer.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
C'est là que nous serons tous nus
Jetés hors du lit châtrés aliénés
Forcés d'entrer dans la danse des marées
Des pluies grimpantes aux vagues superbes
Dans l'orgie de l'eau libre

Mais ici
Parmi tant de résistance à l'usure et de volupté suicidaire
Ici dans ce tourbillon complice
Dans cette volute du sang diaphane des forêts
Dans cette mouvance
Exactement là

Je pousse ce cri d'amour qui me vient de trop loin
Et m'arrache les reins
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Secret

Quand la mer à toi me rendra
Tes mains couvriront mon corps anxieux
Et je plongerai dans l'océan de tes yeux
Pour un secret que tu ne diras pas

Voici pourtant de longues semaines
Que je navigue et que je rêve à cet instant
Où tout sera lumière et scintillement
Où je te répondrai viens je t'emmène

Des semaines comme un hiver de quatre mois
Avec la peur glacée de voir poindre le jour
Où tu me diras je pars mon amour
Mes chaînes m'écartèlent je mourrai loin de toi

Mais à l'instant précieux du retour où nos bras
S'arracheront nos coeurs
Où nos visages d'attente las
Ne sauront crier ni la joie ni la douleur

ALORS TON SECRET RIEN NE LE TRAHIRA
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Elios mon soleil

je crie vers elle
et les caps d'acier me leurrent
sous les neiges éternelles
dans l'impalpable humeur
d'où jaillissent pétrels
et mouettes cassant de l'aile

je hurle son nom
et l'emporte la tourmente
avec les lames qui roulent glaçons
et frappent la proue jusqu'au ventre
tout chavire et nous mourrons
aux abysses de monstres poissons

et puis je le murmure
le nom de mon soleil
et la mer et le ciel se transfigurent
se gonflent de sang vermeil
et toutes les bêtes de glace
s'enivrent d'un moment qui passe
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Cri rouge
Aux ailes noires
Coeur noué
En mon ventre
Personne ne m'osmose
Ni rien ni personne

Sinon l'indifférente
Planète
Qui m'enlise
En sa mouvante écorce
Sève bleutée
Dont je me nourris
Dans l'acte de mourir
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Aux pieds des hirondelles
Les fleurs d'une entière saison
Jouent les immortelles
Au revers des jours de gloire
Où les mains d'horizon
De mon amante
Leur apportaient mon paysage
À boire
Au revers des nuits odorantes
Par nos étreintes sauvages
Les fleurs plus ne n'importe
Sont restées dans leur cage
Non loin de ma porte
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