Les poils de ma nuque se hérissaient, du haut de l'échine au sommet du crâne, comme si elle était traversée par un courant, et quand ce courant sautait du haut de ma tête et si j'étais le dos tourné aux arbres, je sentais le vrai vent venir me caresser le bas de la nuque et s'insinuer dans mes cheveux, dans l'eau, dans l'herbe, et enchevêtrer les hirondelles à sa voix chorale faisant vibrer toutes les tristesses ancestrales et innommables au fond de nos gorges, là où la voix s'enrouait et se brisait sur la portée de vieilles chansons oubliées.