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Citations de Paul Harding (II) (43)


"J'étais profondément, viscéralement attaché à l'idée que la vie n'est pas quelque chose que nous sommes contraints d'endurer mais plutôt quelque chose à quoi nous sommes privilégiés d'avoir été autorisés à participer."
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"Et pire encore, car un coeur brisé continue de battre."
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Achetez ce pendentif, sortez-le des replis de votre robe et glissez-le dans le creux de votre main, et regardez la livide lumière du feu s’y miroiter, tard le soir, tandis que vous attendez que le toit cède ou que votre volonté se brise et que la couche de gel devienne si épaisse que vous ne puissiez plus la casser à coup de hache, debout sur le lac gelé à minuit, chaussée des bottes de votre mari, le fracas sec de la hache sur la glace si infime sous le tournoiement des étoiles glaciales, le sourd couvercle des cieux, que votre mari ne risque pas même de se retourner dans son sommeil dans la cabane de l’autre côté de la glace et d’accourir, alerté par le bruit, à moitié mort de froid, vêtu d’un simple caleçon long, pour vous empêcher de percer un trou dans la glace et d’y glisser comme dans une veine bleue, de glisser jusque dans les ténèbres vaseuses du fond du lac, où vous ne verriez rien, où vous ne sentiriez rien, à part peut-être la présence de quelque poisson somnolent s’ébrouant dans le brouillard, votre plongeon alourdi par la robe en laine et les grosses bottes l’ayant dérangé en sa léthargie hivernale peuplée de songes des mers anciennes.
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Le public, en regardant le mari, l'acteur qui joue le mari, l'acteur qui joue le mari qui s'efforce de dire les mots justes, comme s'il essayait d'inventer ses propres répliques, comme s'il s'échinait à trouver ses mots à lui, comprend peu à peu, même si la femme ne lui répond pas, que les vêtements qu'elle trie sont les siens et sont destinés à rejoindre la valise qu'elle fait, ou qu'elle envisage de faire, pour retourner dans sa famille. Le public sait déjà qu'elle va partir, et certains savent déjà, ou se doutent, qu'elle ne reviendra pas, mais le mari et la femme doivent jouer la scène jusqu'au bout, bien entendu.

[p37]
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Les poils de ma nuque se hérissaient, du haut de l'échine au sommet du crâne, comme si elle était traversée par un courant, et quand ce courant sautait du haut de ma tête et si j'étais le dos tourné aux arbres, je sentais le vrai vent venir me caresser le bas de la nuque et s'insinuer dans mes cheveux, dans l'eau, dans l'herbe, et enchevêtrer les hirondelles à sa voix chorale faisant vibrer toutes les tristesses ancestrales et innommables au fond de nos gorges, là où la voix s'enrouait et se brisait sur la portée de vieilles chansons oubliées.
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tes matins froids sont remplis du chagrin qui te vient à l'idée quoique nous y soyons peu à notre aise, ce monde est tout ce que nous avons, qu'il nous appartient mais qu'il est plein de discorde, et qu'ainsi nous ne possédons jamais rien d'autre qu'un peu de discorde; et pourtant, c'est toujours mieux que rien, n'est-ce pas ?
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"Parfois, c'est difficile de se rappeler."
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"Toutes les maisons conservent des traces des gens qui y ont vécu [...]."
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Ce livre décrit la descente aux enfers d'un père dont la fille de 14 ans vient de mourir percutée par une voiture lors d'une balade à vélo. Le couple battait de l'aile. Lui travaillait à son compte comme jardinier. La femme quitte le domicile et il se retrouve seul à pleurer sa fille. Après s'être explosé la main en tapant dans un mur, il use et abuse de médicaments anti-douleur mélangés à l'alcool et devient vraiment accroc. Il sombre totalement. Délires éveillés. L'auteur nous décrit avec force détails tant la déchéance que ses cauchemars.
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Ils ressassent leurs problèmes et sentent, au plus profond de leurs entrailles, que s’ils n’étaient pas nés pour connaître le malheur ils ne seraient jamais nés, et que leurs malheurs sont le seuls signe attestant qu’ils projettent encore un peu d’ombre à la surface de cette terre.
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Un son retentit, inaudible à aucune oreille humaine, provenant d’un endroit invisible à aucun œil humain, du plus profond de la terre mais aussi du plus profond du ciel et de l’eau et de l’intérieur des arbres et de l’intérieur des pierres. Ce son est une voix, issu des profondeurs de la gorge du monde. Ce son est une note, d’une tessiture si basse qu’elle ne peut être entendue, mais elle trouble bon nombre des habitants du village dans leur sommeil. C’est une note tirée d’une chanson dont la forme est trop vaste pour être jamais connaissable. Elle englobe et exprime tout ce qui est humain mais elle-même n’est pas loyale à l’humain, seulement à ce qui est latent en l’humain.
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C’était une nuit sans lune et le ciel était encombré de nuages si épais que l’obscurité qu’ils produisaient les rendaient eux-mêmes invisibles. Ils étaient si bas que je devais avancer voûté pour ne pas m’y fendre le crâne. Mon esprit brasillait de mensonges exaltés. Je ne peux accepter ce don qui m’est fait d’être moi-même, me disais-je, moi-même en tant que don, le don d’être ma propre personnes, le don d’avoir cet esprit qui ne s’arrête jamais de brûler, qui se trahit et se consume et s’immole et croit à ses propres mensonges et s’étrangle sur la vérité brute.
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Le monde se sépara de mon père comme lui-même se sépara de nous. Nous étions devenus son rêve.
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Il dormit dans l'herbe au pied de la carriole. La lune se leva et dessina un arc au-dessus de sa silhouette endormie. La nuit donna sa représentation tandis qu'il rêvait de chambres vides et de couloirs désertés. Une maigre meute de loups descendit des collines. Ils encerclèrent sa carriole, reniflèrent, puis s'éloignèrent à pas furtifs. Il s'éveilla juste avant l'aube et crut apercevoir des lueurs dans les arbres, mais une légère brise s'éleva dans l'herbe, gagna les arbres et en chassa la lumière; alors il referma les yeux;
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J'ai pris conscience que tout ce que j'avais fait depuis la mort de Kate était une forme de violence. Ce n'était pas du chagrin, ce n'était pas de la résilience, ce n'était même pas du deuil, mais une manière délibérée et complaisante de faire perdurer la violence de sa mort, de préserver volontairement la violence qui lui avait été infligée, à elle et à notre famille...
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J’étais profondément, viscéralement attaché à l’idée que la vie n’est pas quelque chose que nous sommes contraints d’endurer mais plutôt quelque chose à quoi nous sommes privilégiés d’avoir été autorisés à participer.
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George se souvint de beaucoup de choses, en mourant, mais dans un ordre sur lequel il n’avait aucune prise. Considérer sa vie, faire le bilan ainsi que chaque homme, s’était-il toujours imaginé, devait le faire au moment du trépas, c’était contempler une masse mouvante, les carreaux d’une mosaïque tournoyant, tourbillonnant, retraçant le portrait, brossé dans des couleurs toujours reconnaissables, d’éléments familiers, d’unités moléculaires, de courants intimes, mais devenu également indépendant de sa volonté, lui révélant de lui-même une facette différente chaque fois qu’il essayait d’arrêter son jugement.
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La lumière change, nous clignons des yeux, considérons le monde avec un infirme écart de perspective, et la place que nous y occupons est devenue infiniment différente : un rai soleil révèle un éclat sur une misérable assiette je suis un marchand de ferraille ; la lune est un oeuf luisant en son nid d'arbres effeuillés je suis un poète; la brochure d'un asile est posée sur la commode je suis un épileptique, dément; la maison est derrière moi je suis un fugitif.
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Son désespoir ne venait pas du fait qu’il était un imbécile ; il savait qu’il était un imbécile. Son désespoir venait du fait que sa femme ne voyait en lui qu’un imbécile, un inutile marchand d ferraille, un plagiaire de mauvaises rimes tirées de magazine à deux sous, un épileptique, et ne prenait pas la tête pour voir en lui quelque chose de meilleur.
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"Mon grand-père me disait toujours que, peu importe que je croie en une religion, en Dieu ou que nos vies aient un sens ou un but, je devais toujours me dire que mon existence était un don."
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