Citations de Paul Masson (24)
« Ne m'oubliez pas, » soupire le cœur. « Ne t'oublie pas, » hurle la raison.
Quand on a une volonté de fer, il faut prendre bien garde de la laisser rouiller par des larmes de femme
Si jamais on veut décerner mon nom à une rue après ma mort, que ce soit une impasse.
Si l'inconduite consiste à courir de la brune à la blonde, le plus grand débauché est le monogame, puisque pour lui une femme les résume toutes.
(Les Pensées d'un Yoghi )
Je n'écris que par aphorismes. J'ai remarqué, en effet qu'on lisait rarement un article d'un bout à l'autre, une pensée toujours.
Tout ce qui verse à l'homme quelque consolation ici-bas, qui lui parle d'infini, de justice ou d'amour, porte comme les anges, un vêtement flottant : la femme, le magistrat, le prêtre.
Il n'a survécu au déluge que les animaux qui ont été
embarqués dans l'arche. Il faut avouer que l'occasion était belle pour étouffer la dynastie des puces.
p.41
331
Apprendre par cœur est bien, apprendre par le cœur est
mieux.
p.74
147
Certains portent leur point d'honneur comme un point
de côté.
p.35
135
Je me demande parfois si sur l'arbre de la science du bien
et du mal, il n'y avait pas déjà beaucoup de hannetons.
p.32
Tout finit par des chansons. Et le dernière, c'est le De Profundis.
333
Celui qui dans une symphonie ne découvre pas chaque
fois des beautés nouvelles n'est qu'un instrument.
p.75
300
L'honneur est une boussole cachée sur notre cœur,
mais dont l'aiguille est toujours faussée par la petite mine
d'or de notre porte-monnaie.
p.68
297
À l'état normal le volume du cœur n'est guère plus
considérable que le poing du sujet auquel il appartient, si
du moins il n'était pas plus menaçant !
p.67
169
Les grands hommes sont les cimes de l'histoire, mais,
comme en géographie, on compte plus de glaciers que de
volcans.
p.40
163
À mes heures d'appréhension je vois poindre la féoda-
lité du mastroquet.
p.38
150
« La nuit sera bientôt passée, puis surgira l'aurore er,
apparaîtra le brillant soleil. » Pendant que la cicindèle
enfermée au calice d'un liseron se fait ces réflexions, passe
un âne, qui d'un coup de dent emporte l'insecte et la fleur.
p.35.
199
La civilisation développe même chez nos frères les plus
humbles le goût de la réclame. Ce n'est que dans les basses-
cours que l'apparition du moindre œuf est annoncée à
grands gloussements ; dans la forêt la ponte s'accomplit
sans publicité.
Les mendiants d'amour sont les plus nerveux de tous. Quand on ne remplit pas la main qu'ils tendent, ils ferment aussitôt le poing.
Pendant longtemps on a cru qu'il fallait uniquement tenir compte en politique de ceux qui possèdent le monde en surface : les cultivateurs ; mais de plus en plus on prend l'avis de ceux qui tentent de l'accaparer en hauteur : les cultivés. Patience. Bientôt les légitimes amodiateurs de l'azur auront enfin vaincu les paladins du cadastre.