Il est un temps où les symboles, les signes particuliers, les vérités partisanes n’ont plus aucuneimportance devant la découverte du réel.
Devant la vérité, face à cette vie, les symboles de vérité inventés par l’homme n’ont plus aucune saveur.
Tout ce qui vient de l’intellect, produit "de" et "par" la pensée, dans le domaine spirituel, est vu comme étant totalement illusoire. La pensée est liée au temps, aux conditionnements culturels et au vécu quotidien. Elle raconte la vie de l’homme, son humanité. Mais la pensée, la mémoire ne peuvent toucher à l’inconditionné.
L’approche mémorielle a son utilité véritable dans les conditions de vie, dans les rapports non-psychologiques du quotidien. Mais la mémoire, la pensée, ne peuvent jamais entrer en contact avec une réalité qui existe au-delà du temps.
La liberté totale s’exprime sans passé, et jamais elle ne prépare l’avenir.
Assis sur l'herbe, la paix est avec moi;
assis sur l'herbe, j'entends le frémissement de l'eau;
assis sur l'herbe, je suis le frémissement de l'eau.
Étant le frémissement de l'eau, et l'eau elle-même;
l'eau frémissante se retrouve assise sur l'herbe.
Une fois l'eau frémissante assise sur l'herbe,
l'eau frémissante disparaît parce qu'elle n'est plus eau;
assis sur l'herbe, la paix est avec moi,
et je ne sais plus qui je suis.
La vérité n'est pas une chose que l'on peut apprendre d'autrui. Personne ne peut la posséder, ni la détenir. Aussi aucune religion, aucun ésotérisme, aucune foi organisée ne peuvent la représenter et la communiquer. Il n'existe aucun maître en la matière, toute hiérarchie est absurde, et n'entraîne qu'obéissance et soumission à une autorité. Pour comprendre les mécanismes de l'esprit et de la pensée, il faut avoir un regard neuf, frais, non teinté par l'avis des autres. Être une lumière à soi-même, c'est la seule chose qui importe ; mais cela demande une grande discipline personnelle, une grande rigueur envers soi-même.
Peut-on découvrir cette intelligence sensible ? Ce regard autre qui déconditionne l'esprit, qui met fin à la souffrance humaine ?
Le livre "Senteur d'éternité" est une enquête, une libre exploration, mais le lecteur n'est pas invité à suivre, ou à accepter ce qui est écrit. Il nous faut découvrir, hésiter et ques-tionner ensemble, sans certitude préalable et surtout sans autorité.
Dans la méditation, par la vision de ce qui est, apparaissent sans un seul tressaillement du mot, sans un seul mouvement de l'esprit, apparaissent la beauté de la vie, la joie et la liberté du monde.Par le regard attentif, toutes les illusions s'étiolent, finissent par ne plus être.Toutes les conceptions d'un bonheur imaginaire s'achèvent d'elles-mêmes, sans effort, lorsque toutes les théories tombent, alors l'esprit découvre quelque chose de totalement nouveau.
L'homme vogue entre la nostalgie du passé et l'espoir du futur. Voyons que ce futur est basé lui aussi sur le passé, car quand on pense à l'avenir, on le fait toujours d'après ses expériences et se conclusions, qui sont toutes issues essentiellement du passé. N'est-ce pas pour cette raison que l'homme ne change jamais?
Le rappel du passé, c'est le dénigrement du présent. C'est le choix de la pensée, qui parle de soi et qui repousse le réel; mais ce réel frappe toujours à laporte, alors l'esprit est dérangé et là surgit la violence du monde des hommes.
Lorsqu'un être humain, quel qu’il soit, va dans une recherche véritable, totale et profonde de la vérité, que découvre-t-il, se transforme-t-il lui-même ? La vérité et la réalité sont les deux faces d'une même médaille. Pour deux êtres humains immatures, il existe deux réalités, chacun la sienne, qui n'a rien à voir avec celle de l'autre.
Pouvons-nous voir ensemble, est-ce un mythe ou bien est-ce une réalité ? Cette action est-elle possible entre nous, de manière vivante et authentique ? Tout d’abord qu’est-ce que voir ? Qu’est-ce que percevoir, comprendre, que veut dire apprendre ?
Voir, avant tout c’est avoir la capacité de découvrir "ce qui est", nous sommes dans l’ordre de la perception du réel. N’est-ce pas ? "Ce qui est", c’est le monde tel qu’il est, donc il y a une réalité concrète à percevoir, à discerner.