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Citations de Paul Radin (14)


L'homme d'action est satisfait que le monde existe et que les événements se déroulent. Pour lui, les explications ont une importance secondaire. Au fond il y a chez lui une profonde indifférence. Toutefois il manifeste une préférence pour un type d'explication par opposition à un autre. Ainsi, il préfère une explication soulignant clairement la relation purement mécanique, non causale, entre une série d'événements. Son rythme mental (si l'on me permet d'employer ce terme) est caractérisé par le désir de voir se répéter à l'infini le même événement, ou du moins, des événements situés sur le même niveau général. Pour lui, un changement signifie avant tout une transformation brutale. La monotonie ne l'effraye pas. Chez les peuples primitifs cette disposition d'esprit s'exprime dans la grande majorité des légendes, des incantations particulières et des incantations magiques. C'est en raison même de là place importante qu'elle occupe dans les légendes et les incantations que nombre d'observateurs ont, non sans raison, considéré le rythme mental de l'homme d'action comme le trait caractéristique des cultures primitives.
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C'est à l'occasion de crises que la plupart des hommes parviennent à leur plus pure émotion religieuse, car c'est alors seulement qu'ils ont tendance à se laisser dominer par leurs sentiments intimes.
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Sam Blowsnake était un Winnebago pur sang et il appartenait au clan de l'Oiseau du Tonnerre (Thunderbird). Son père était un notable qui était resté fidèle à toutes les formes de l'ancienne. religion winnebago, jusqu'à sa conversion à la religion péyote, survenue aux environs des années 1909-1910. Tous ses enfants avaient été soigneusement instruits dans la connaissance des anciennes coutumes. Ils jeûnaient aux époques prescrites, ils avaient été initiés aux rites très anciens et les mythes sacrés et profanes leurs avaient été enseignés. Le vieux Blowsnake avait le renom d'être un bon narrateur, en sorte que son fils avait eu amplement l'occasion de se familiariser avec les principaux mythes de la tribu sous leur forme authentique.
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Les Winnebagos appartiennent aux peuples très ramifiés qui parlent la langue sioux Ils habitaient jadis une région qui, de la Caroline du Sud et du cours inférieur du Mississipi, s'étendait vers le nord et vers l'ouest, jusqu'aux États du Wisconsin, du Dakota septentrional et méridional et du Montana et jusqu'aux provinces de Saskatchewan et d'Alberta, dans le Canada occidental. La civilisation de toutes ces tribus était, au fond, la même, abstraction faite de certaines différences insignifiantes. On peut admettre que le centre de cette civilisation sioux s'était une fois trouvé quelque part sur les rives du Mississipi et qu'elle s'étendait de là au nord et à l’est de Saint-Louis.
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Paul Radin
Il n’est guère de mythe aussi répandu dans le monde entier que celui que l’on connaît sous le nom de « mythe du Fripon » dont nous nous occuperons ici. Il y a peu de mythes dont nous puissions affirmer avec autant d’assurance qu’ils appartiennent aux plus anciens modes d’expression de l’humanité ; peu d’autres mythes ont conservé leur contenu originel de façon aussi inchangée. (…) Il est manifeste que nous nous trouvons ici en présence d’une figure et d’un thème, ou de divers thèmes, doués d’un charme particulier et durable et qui exercent une force d’attraction peu ordinaire sur l’humanité depuis les débuts de la civilisation.
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Un jour, alors qu'il côtoyait le lac, il aperçut dans l'eau quelques canards. Il les appela et les canards furent contents de voir le mineto. Il leur dit qu'il apportait de nouvelles chansons et qu'il les ferait danser pendant qu'ils les apprendraient. Les canards furent enchantés de le faire. Il leur construisit alors une maison de danse avec des branches et des feuilles ; et quand tout fut prêt, il ramassa son tambour et se mit à chanter. Tous les canards entrèrent. Avant de commencer, Nénébojo leur dit que les paroles de la chanson étaient : "Nous fermons nos yeux," ce qu'ils avaient à faire. Tous les canards fermèrent les yeux, et Nénébojo commença à tambouriner et à chanter : "Nous fermons nos yeux." Tout alla bien pendant quelque temps. Puis les canards commencèrent à faire un bruit singulier. "C'est très bien," dit Nénébojo ; "vous devriez tous faire un bruit semblable. "Cependant, un jars qui dansait près de la porte, et qui s'étonnait du bruit curieux fait par certains canards, ouvrit un œil afin de se renseigner ; et s'aperçut que Nénébojo tordait le cou des canards aussi rapidement qu'il pouvait les saisir. Le jars cria aussitôt : "Nénébojo veut nous tuer tous ;" et il se précipita vers la porte. Nénébojo ne prêta aucune attention aux autres, mais il courut vers le jars et l'attrapa juste au moment où il atteignait le bord de l'eau. Et l'on peut encore voir aujourd'hui sur le dos du jars les marques des coups des pieds de Nénébojo.
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Nénébojo vivait avec sa grand-mère. Ses parents avaient été tués dans une expédition guerrière. Autour de lui vivaient beaucoup d'Indiens qui pensaient tous qu'il était un "mineto," car il pouvait faire reproduire à ses tiges de blé jusqu'à dix à douze épis chacune. Et on savait aussi qu'au printemps il ne faisait jamais bouillir la sève pour faire le sucre d'érable, mais qu'il la laissait simplement sécher et quand elle était tout à fait sèche, alors il avait une grande quantité de sucre d'érable très blanc.
C'est près des chutes du Niagara que vivait alors Nénébojo. Il y avait beaucoup d'animaux autour de lui.
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Nous savons que la magie et la religion imprègnent tous les aspects de la vie chez le primitif. Toutefois, ce n'est pas cette question qui nous intéresse en ce moment ; ce qui importe c'est de savoir si elles freinent le développement de certains types de progrès socio-politique ou d'élaborations économiques.
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La situation est tout autre dans le Nouveau Monde. Du moins c'est ce que l'on croyait jusqu'à ces derniers temps. Si, dans le Nouveau Monde, les civilisations essentiellement agricoles prédominaient également, cette prédominance était très loin d'être aussi grande que dans l'Ancien Monde. De plus, le type d'agriculture qui se développa, la nature de ses nécessités, la manière dont elle se répandit différaient très nettement.
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La lutte pour l'existence et par suite la révélation de sa nature mi-animale, mi-humaine ne pouvait guère le rasséréner ni apaiser les craintes qui venaient brusquement de l'assaillir. Pour s'orienter dans ce monde nouveau, qu'il n'avait ni façonné, ni choisi, il commença d'établir cette différenciation entre lui et le monde extérieur qui allait le mener au concept du surnaturel et des dieux. Pour acquérir un peu de paix, il chercha un refuge, consciemment ou inconsciemment, dans les rêves et les mythes... Un de ces premiers mythes fut, semble-t-il, celui d'un passé relativement proche sans conflits intérieurs ni extérieurs, un Age d'Or qui reviendrait dans un avenir relativement proche lui aussi.
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L'homme a postulé le surnaturel pour donner une valeur aux réalités quotidiennes, mais tout homme n'en sent pas le besoin dans une même mesure.
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L'homme est né avec la peur, la chose ne saurait faire de doute. Mais cette peur n'existait pas dans le vide, elle était le produit d'un état économique particulier. Tout ceci aboutit naturellement à la désorientation du moi. Le corollaire mental d'une telle situation est le subjectivisme, ce dernier état signifiant prédominance de la magie et des formes les plus élémentaires des rites coercitifs. Si les psychanalystes tiennent à qualifier cet état de narcissisme, on ne saurait s'y opposer.
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Il est extrêmement difficile de définir la notion de « religion ». Elle prend de toute évidence une acception différente selon les individus. Nous pouvons toutefois affirmer, sans crainte de nous tromper, qu'elle comporte deux aspects : tout d'abord un sentiment aisé à définir, bien que non exactement circonscrit, et en second lieu un ensemble d'actes, de coutumes, de croyances et de concepts associés à ce sentiment. La croyance la plus étroitement liée à ce sentiment particulier est celle qui a pour objet l'existence d'esprits extérieurs à l'homme, conçus comme plus puissants que lui et régissant toutes les phases de sa vie. On peut considérer ces deux éléments constitutifs comme ayant toujours été associés et formant donc un tout indissoluble ou bien comme étant d'âge différent.
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Un beau jour, il rencontra un faucon qui volait deçà et delà. Il cherchait des yeux une bête morte ou en décomposition. « Ignoble individu, fainéant, une fois, tu m’as joué un tour, mais cette fois, je t’aurai. » Voilà ce que pensa le Fripon. Il s’étendit au bord de l’eau, à l’endroit où les vagues déferlaient et il prit l’aspect d’un grand cerf mort dont le cadavre n’était pas encore entré en décomposition. Les corbeaux étaient déjà venus et ils convoitaient vivement cette charogne. Mais ils ne pouvaient trouver nulle part un endroit où ils seraient capables de l’entamer, car la peau était encore trop coriace, puisque la putréfaction n’avait pas encore commencé. Le faucon survint alors et les corbeaux l’appelèrent. Ils se dirent : « Il est le seul à porter sur lui un couteau affilé. » Ils durent l’appeler à diverses reprises avant qu’il ne vînt. Il était très énergique et fit le tour de la bête, cherchant un endroit où il serait en mesure de l’entamer. A la fin, il s’approcha de l’arrière-train et se mit à lui enfoncer la tête dans l’anus. En le becquetant, il blessa si fort le Fripon, qu’il faillit se dresser en sursaut. Le faucon réussit enfin à enfoncer la tête dans l’anus du Fripon de manière à pouvoir attaquer les boyaux. Dès que la tête du faucon fut enfoncée assez profondément, le Fripon serra les fesses fortement et se leva. « Voilà, messire faucon, une fois vous m’avez mis à mal et je m’était juré qu’un jour je vous réglerais votre compte. » Et il poursuivit son chemin. Le faucon chercha à se dégager, mais en vain. Il ne parvint pas à dégager sa tête. Il battit d’abord furieusement des ailes, mais bientôt il ne les remua que de temps en temps.
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