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Citation de marion_heloise


Moore commença la réunion en m'attaquant.
- Le conseil d'administration exige une explication sur le fait que l'expédition pour les phoques ait dépassé son budget.
- Tu devrais en connaître la raison, Pat. J'ai dû prendre trois fois plus de personnes que ce dont j'avais besoin. De plus, tu as accumulé les dépenses que j'avais réprouvées.
Pat m'ignora.
- Dépasser ainsi le budget aurait été pardonné si tu avais réussi la mission, mais nous avons conclu que la campagne était un échec.
J'étais maintenant en colère.
- Bordel, Pat, comment peux-tu dire ça ? Nous avons amené cette cause à un niveau encore jamais atteint.
- Grâce à Brigitte Bardot, me coupa-t-il.
- C'est une raison, ouais, mais elle faisait partie de cette campagne, qui, d'après toi, a été un échec. La seule chose qui a échoué, c'est que je n'ai pas été capable de t'empêcher de te mêler à cette expédition. Si tu avais voulu protéger les phoques autant que tu voulais faire ami-ami avec Bardot, nous aurions pu faire encore plus de choses.
Hunter m'interrompit.
- Ça suffit !
Eileen me lança un regard de dégoût, comme pour dire que son Pat ne penserait jamais à une chose pareille.
Je continuai.
- Cette campagne a amené la question devant le Sénat américain qui a condamné la chasse aux phoques. Ce problème est aujourd'hui plus controversé, plus international, plus politique et plus connu qu'auparavant. Comment peux-tu appeler ça un échec, bordel ?
Haussant le ton, Moore hurla.
- Tu n'as pas mis un terme à la chasse au phoque !
- Ouais, et nous n'avons pas non plus mis un terme à la chasse à la baleine, mais je n'entends personne en parler comme d'un échec.
Moore insista.
- Nous avons un problème encore plus grave. Notre organisation est non-violente. Nous ne pouvons permettre à aucun de nos membres d'enfreindre la loi ou de commettre des actes de violence. Nous devons payer des dettes et financer nos prochains efforts et nous ne pourrons pas le faire si nous perdons notre statut d'association fédérale caritative. Nous avons besoin de cet argent plus que nous n'avons besoin de toi. Et pour cette raison, je te demande de démissionner, car tu as clairement enfreint notre principe de non-violence.
- Mais tu parles de quoi, putain ? Quelle violence ? Je n'ai blessé personne, je n'ai endommagé aucun bien.
Gary Zimmerman, un ancien élève-officier du ROTC, intervint.
- Au contraire, tu as attaqué un chasseur de phoques, tu as volé et détruit ses biens. Tu as pris un gourdin et tu l'as jeté dans l'eau.
- Eh bien, merde. J'étais abasourdi. Ce con allait frapper le crâne d'un bébé phoque, putain de merde. Je n'allais pas rester là et le regarder.
Eileen répondit :
- C'était notre devoir d'en être les témoins.
- Toi, tu assistes comme témoin, Eileen. Moi, je sauve des vies.
L'avocat, Storrow, prit la parole.
- Paul, je ne pense pas que tu comprennes le but de l'association.
- Je suis l'un des membres fondateurs de ce groupe. Je suis un volontaire, non rémunéré, depuis sept ans et maintenant un arriviste bien payé dans son costume trois-pièces qui n'avait jamais entendu parler de nous il y a un an, me dit que je ne comprends pas le but de cette association ? Arrête !
Enfin, Bob prit la parole.
- Paul, je suis d'accord avec tes opinions, mais c'était un acte violent. Nous ne te demandons pas de quitter Greenpeace. Nous te demandons simplement de t'excuser pour ce que tu as fait et de démissionner du conseil d'administration. Tu pourras à nouveau rejoindre le conseil d'ici quelques mois.
- On ne me permettra jamais de revenir dans le conseil tant qu'il est président.
Je lançai un regard à Moore.
- Il m'a dit qu'il allait me virer et il en avait bien l'intention. J'ai sauvé la vie d'un phoque et je m'excuserai jamais pour cela. Je n'ai blessé personne et un gourdin à phoque n'est pas un bien, c'est une obscénité. Je n'ai pas l'intention de démissionner.
- Et bien, cria Moore, si tu ne démissionnes pas, nous voterons pour que tu partes. Je demande un vote. Qui est avec moi ?
- Moi, dit Gary Zimmerman.
- Tout le monde est d'accord ! dit Moore.
Je regardais tandis que Moore et les nouveaux membres du conseil levaient leurs mains suivis de Hunter, Rod Marining et tous les autres, à l'exception de Walrus et John Cormack, les deux seuls à se ranger de mon côté.
- Le "oui" l'emporte, annonça Moore avec joie.
Hunter dit :
- Paul, tu peux rester travailler avec nous.
- Pas moi, Bob, je vais lancer ma propre association. La Seconde Fondation, Bob. Je rigolais et j'ajoutais : pour vous surveiller, bande de connards.
Bob rit aussi en entendant la référence à la Trilogie de la Fondation d'Isaac Asimov.
- Dégage de là, Watson, dit Moore, nous devons poursuivre l'ordre du jour de la réunion du conseil.
- Tu devrais apprendre à être un peu plus poli, Pat.
Je partis.
Hunter s'était levé pour me serrer la main. J'appris plus tard qu'après que je fus parti, Hunter avait regardé les membres du conseil et leur avait calmement dit : "Mesdames et messieurs, je pense que nous venons de perdre nos couilles."
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