Ingres, qui venait parfois à l'atelier de Pradier, contribua de son côté à encourager le jeune homme. Sentant en lui l'étoffe d'un artiste d'avenir, il lui offrit son atelier, ses conseils, honneur dont il était peu prodigue. Étex accepta avec reconnaissance, et l'influence d'Ingres sur ses idées fut prépondérante dans la suite. On verra plus loin qu'à certains points de vue, il est légitime de regretter l'intransigeance de certaines opinions du grand peintre; transmises à ceux qui avaient assidûment fréquenté son atelier, peut-être ont elles laissé des traces trop profondes et en quelque sorte ineffaçables.
Poussé par une vocation irrésistible, ayant à quatorze ans assez d'acquis pour aider son père dans ses travaux, il renonça vite à la pratique d'un art qui n'exigeait que de l'habileté de main, simple métier que le jeune homme jugea sans avenir pour lui. Malgré sa jeunesse, maître des procédés matériels dé la sculpture, il aida dans leurs travaux quelques artistes que connaissait son père, trouvant ainsi l'occasion, tout en subvenant à ses besoins, de perfectionner, d'approfondir ce qu'il savait déjà de l'art statuaire, pour lequel il se sentait né.