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4.38/5 (sur 4 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Tassin la demi-lune , le 08/10/1977
Biographie :

Il y a 10 ans, Pauline Dumail commence à écrire une histoire, un hommage à nos 5 sens, et plus particulièrement au sens olfactif. Elle ne saviat pas encore où tout cela allait la mener.

Néophyte en la matière (parfumée), elle découvre,
quelques années plus tard, l’olfactologie, ou le pouvoir émotionnel des essences de la nature.

Est-ce l’écriture qui l’a menée sur ce chemin, ou l’envie d’aller là qui l’a fait écrire ?

La roman s’enroule autour de 4 parfums qu'elles ont co-créé à 2, avec Valérie Autard, Nez de son métier.
Quatre créations au plus proche des personnages, un pont entre fiction et réalité…

L'écriture l'a emmenée dans le monde des parfums, mais aussi dans d'autres domaines tels que la science, l'enseignement, l'environnement, l'économie, la spiritualité, autant de sujets qui ont provoqué lectures, rencontres et engagements de sa part sous diverses formes.

"La Vie est un Parfum, Respirez-Là!" est édité aux éditions Kawa depuis Mars 2017.

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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Pauline Dumail
1991

Louise, au travers de ses voyages à la découverte de nouveaux arômes, apprend également beaucoup sur la nature humaine. Elle s’est engagée pour participer au rétablissement d’un équilibre, par des actions sur le terrain, en donnant du temps et de ses compétences aux populations locales, et elle a aussi beaucoup reçu d’eux.

Si elle possède un talent inégalé pour le sourcing, elle soutient également des ONG impliquées dans des programmes de plus grande envergure pour l’accès à l’eau, à l’éducation, à la santé et à la préservation de la bio-diversité.

Elle est au Sénégal actuellement, à Toubacouta, dans le delta du Saloum, au sud de Dakar, dans la région de Kaolack. Elle est à la recherche de nouvelles essences, et participe au voyage avec une ONG, Man & Nature, qui vise à protéger la biodiversité et les conditions de vie des hommes et des femmes qui peuplent ces magnifiques territoires. Elle a rencontré Tom, le fondateur de l’ONG, à Paris, et a participé à cette aventure dès les préparatifs.

Et c’est au Sénégal qu’elle découvre le pouvoir et la force de la Femme. Capables de s’organiser en réseaux, de réunir plusieurs villages pour travailler de concert, et de mettre en place des filières qui les font vivre et protègent la bio-diversité, ces femmes travaillent par des températures dépassant les quarante degrés. Les fagots qu’elles portent sur la tête sont lourds et volumineux, et demandent une concentration optimale dans l’effort et l’équilibre. Les yeux se font fixes, les visages graves, les muscles tendus. Mais jamais elles ne se plaignent. Et lorsqu’enfin elles les déposent, c’est la joie et le sourire que l’on retrouve sur leurs visages, ainsi que… la danse, les rythmes et les chants !!

Ce soir, elle partage son repas avec certaines d’entre elles, dont Aminata, la femme aux 900 femmes, surnommée ainsi parce qu’elle coordonne le groupement de neuf cents femmes qui regroupe quatre villages. Elles ont le même âge, et c’est comme si elles se connaissaient depuis toujours. Elles sont assises sur le sol, dégustant leur repas fait de légumes aux saveurs de soleil dans un grand plat commun. Pas d’assiettes ici, un esprit communautaire qui se retrouve jusque dans la manière de partager le repas.

Louise et Aminata partent se promener toutes les deux. La teneur de leurs échanges ne sera pas dévoilée ici, car ce sont des secrets de femmes, mais le sourire qui illumine le visage d’Aminata, découvrant une large rangée de dents coquines, montre un appétit pour la plus belle et savoureuse chose qui soit, la Vie. Ses deux pommettes généreuses donnent envie de croquer ses joues, alors que son grand nez épaté se plisse en quelques ridules entre les deux yeux, pétillants de vie, d’éveil et d’intelligence. Louise est vêtue d’un boubou en coton jaune et rose qui l’habille jusqu’aux pieds, et déguste la liberté absolue de la plénitude des nus en toute intimité. A leur retour, une odeur douce et âcre à la fois vient chatouiller leurs narines.

qu’est-ce que c’est ? demande Louise, le nez en alerte.
C’est de l’écorce de bois de santang, que nous faisons brûler avec du charbon pour éloigner les moustiques.
C’est plutôt agréable comme répulsif anti-moustique…

Elle part demain en expédition dans la réserve de Fathala, trois jours et trois nuits au cœur de la nature. Des conditions un peu difficiles, beaucoup de marche sous une chaleur écrasante, des nuits étouffantes et un confort plus que rudimentaire. Tom bien sûr fait partie de l’expédition, avec Jean, leur guide, et Ybu spécialiste des plantes médicinales, qui leur délivre ses secrets au fur et à mesure de leurs rencontres avec la flore. Il est une encyclopédie vivante, mais au-delà de la connaissance, il entre en connexion avec les plantes. Agé d’une cinquantaine d’années, sa peau noire est éclairée. Sa large bouche, ses lèvres fermées enserrent des secrets prêts à être partagés. Ses yeux noirs profonds sondent l’âme, et les rides sur son front forment un arbre dont le tronc descend vers le troisième oeil. C’est un sage et c’est bon d’écouter ses paroles.

Cette forêt est absolument remarquable en ceci qu’elle héberge des biotopes très distincts à quelques centaines de mètres d’intervalles. Après les majestueux baobabs en lisière dans la mangrove, qui forcent respect, admiration et humilité, ils se trouvent à présent au milieu d’une forêt d’arbres au bois clair couleur de lune, pas très épais, environ quarante centimètres de diamètres, mais très hauts, avec des branches qui partent en courbes suaves dans les airs, tels de grands bonhommes dégingandés sur des échasses, et lisses, permettant un contact d’une grande douceur. Louise leur fait des câlins, les entourant de ses bras, et plaquant son visage et son corps contre leurs troncs. Elle est comme hypnotisée. Et lorsqu’Ybou prononce le nom de ces arbres, son cœur se met à battre plus vite. C’est donc ça le Santang… elle en prélève délicatement quelques écorces, avec respect, et les met dans son sac tel un trésor.

De retour au campement, Tom et Louise se mettent à l’œuvre de la distillation. Louise a ramené depuis Paris un alambic portatif d’une capacité de 30 litres. Comme elle dit en riant

« Jamais sans mon alambic »

Ils regardent les gouttes se condenser pour devenir vapeur, puis revenir liquide, chargées des molécules aromatiques de ce bois au nom mystérieux. Le temps est suspendu. Entre l’impatience de découvrir cette essence et le bonheur de l’instant présent, de ces petits grelots dans le ventre qui tintent, comme lorsqu’on vient de recevoir un paquet, qu’on sait que ce qu’il y a dedans va nous mettre en joie, et qu’on retarde exprès le moment de l’ouvrir, qu’on lui fait faire un petit tour, qu’on vaque à d’autres tâches, en le gardant dans sa ligne de mire visuelle et mentale. Qu’on laisse monter l’excitation jusqu’à son paroxysme.

Ça y est, c’est le moment de recueillir l’elixir, et d’être présentés…
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Pauline Dumail
2002

C’était un matin de Juillet à la chaleur parisienne torride et étouffante. La ligne 12 se remplissait à Pasteur puis à Montparnasse. C’est alors que la Dame en Rose fit son entrée dans ce monde tout gris. Grande dame, âgée, dans les 75 ans, coquette et jolie, elle s’en allait, de rose framboise vêtue, accompagnée de bracelets bringuebalants et d’un rouge à lèvre assorti à sa tenue. Elle s’en allait, ou plutôt, elle arrivait. Dans ce wagon rempli à craquer, la place qui venait de se libérer était pour elle, le plus naturellement du monde, et rien ni personne n’aurait pensé aller à l’encontre de ce fait. Non pas qu’elle eût l’air trop âgée pour rester debout, au contraire, elle dégageait force et énergie. Disons que c’était une chose établie, incontestable, pleinement légitime et sans aucune prétention. Elle s’assit donc à côté de la vitre, en face d’une jeune femme endormie, empêtrée dans de sombres rêves liés à son triste quotidien.

Une jolie dame que cette dame en rose, malgré de nombreuses années déjà derrière elle. Bien coiffée avec son beau chignon. Elle prend soin d’elle la Dame en Rose, avec ses pommettes roses. Et elle n’aime pas transpirer. Alors pour éviter ces gouttes sur son visage, qui enlèveraient son maquillage parfait, elle sort son éventail de son joli petit sac à main. Et puis elle se fait du vent. Oh ! Ca n’est pas follement efficace, mais ça fait du bien quand même, et puis c’est d’un chic…ça lui va bien à la Dame en Rose. Et toute cette mise en scène a sorti notre jeune fille endormie de sa torpeur, qui à présent, le nez en l’air, regarde, amusée, cette drôle de dame.

Quand tout à coup, son nez la pique et… ATCHOUM !!! Un éternuement qui implique la recherche immédiate d’un mouchoir, la plongée des mains et des yeux dans le sac à main ramenant la pensée où elle était initialement, dans d’autres temps et d’autres espaces.

Lorsque soudain, un autre « ATCHOUM » voisin la sort à nouveau de sa torpeur, et qu’à ce moment précis, elle prend conscience de l’odeur qui entre dans ses narines. Un parfum fleuri, épicé, corsé, et poivré. C’est le parfum de la Dame en rose. Il sent bon, très bon même, mais il est un tantinet sternutatoire…

Alors la jeune femme relève le nez à nouveau et regarde cette drôle de dame. Plus elle secoue son éventail, plus elle entend de « ATCHOUMS » clairsemés dans le wagon, de plus en plus éloignés. Et à chaque « ATCHOUM », cette jeune femme prénommée Maïa regarde en coin la Dame en Rose, et lui voit plein de malice au fond de l’œil, de fines pâtes d’oie qui prolongent ses yeux coquins, alors que la commissure gauche de sa lèvre peinte en rose mat et foncé se soulève légèrement, exprimant une satisfaction personnelle modeste et joueuse. A chaque nouvel « ATCHOUM », Maïa sourit et la regarde en coin d’un air complice.

Elle a compris qu’elle était démasquée la Dame en Rose, mais cela ne lui plaît pas trop. C’est en tout cas l’impression qu’a Maïa. Elle a l’air un peu peste, mais c’est une gentille peste, à coup sûr, il ne peut en être autrement… et elle ventile, elle ventile. Et « ATCHOUM! ATCHOUM !»…



Toutes ces personnes, qui ne se reverront plus jamais, et qui si elles se recroisent, ne se reconnaîtront probablement pas, ont un point commun aujourd’hui. Toutes ont inhalé le parfum de la Dame en Rose. Cette odeur a franchi le seuil de leurs narines et est allée se loger dans le creux de leur cerveau, s’insérant dans leur mémoire olfactive sans qu’elles n’en aient la moindre conscience.



Louise porte sur elle une odeur 100% naturelle. Aucune molécule de synthèse. Seulement des quintessences de la nature, cultivées, distillées puis assemblées avec l’Amour et le Savoir-Faire des « Terriens ». C’est pour cela que toutes ces personnes éternuent ce matin. Baignées dans un monde d’odeurs de synthèse depuis leur plus tendre enfance, ces citadins rejettent malgré eux le « terroir » qui a tenté de franchir leurs narines, trop puissant pour ces nez aseptisés. Le parfum de Louise allie dans une harmonie parfaite les différentes plantes qui correspondent à ce qu’elle est. Le Galbanum s’impose en-tête, avec une forme d’autorité naturelle et un ancrage profond, qui vient conjuguer la vie au présent. Puis rapidement, il s’efface pour laisser la place au pétillant et capiteux Jasmin, qui règne en maître sur cette composition, à la fois très féminin, fleuri, et en même temps espiègle et joueur, doté d’une éternelle âme d’enfant, comme l’est Louise. Le Ciste Ladanifère, à peine perceptible, vient alléger de toutes les lourdeurs du passé. Instant Présent dans la joie et la pétillance du Jasmin, dans l’ancrage du Galbanum, dans le nettoyage du Ciste, et dans le sens incisif de la répartie du Poivre, un tantinet sternutatoire à lui tout seul. Enfin, le dernier, à peine perceptible, qui sera celui qui restera le plus longtemps, plusieurs jours après que ce parfum aura imprégné son support, d’une douceur qui n’a d’égale que sa puissance, un guide dans l’écoute de son intuition, pour un alignement parfait âme-corps-esprit, une odeur presque animale, le Bois de Santal.

Ce parfum est magnifique, puissant, équilibré. Et Maia le respire sans savoir ce qu’il est ni qui il est, mais il lui plaît, elle ne saurait dire pourquoi.
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Pauline Dumail
1981

Louise est un grand Nez, elle travaille depuis plus de 25 ans dans le groupe leader mondial des arômes et des parfums, Takasentir. Elle est un puits de connaissance en ce qui concerne la chimie et l’association de molécules odorantes. Elle est capable de reconnaître un nombre d’odeurs qui ferait probablement pâlir de jalousie Patrick Suskind (mais pas Grenouille !), et elle porte en elle une grande finesse créative dans l’addition de ces molécules, pour parvenir à des œuvres liquides dans lesquelles règnent beauté, audace et harmonie.

Depuis toute jeune, Louise a su utiliser le don de ce nez dont la nature l’a dotée. Pour elle, chaque senteur est une exploration, une découverte, une forme, une odeur, et même une couleur et un son. Elle s’est enivrée des odeurs les plus subtiles et les plus insolites. Elle a appris à aimer certaines d’entre elles, telle la coriandre, très particulière. Elle a appris à rentrer dans une odeur, à se l’approprier, à la disséquer, afin d’en définir toutes les zones et toutes les caractéristiques.

Par-delà les odeurs, elle a appris l’écoute de soi, de son corps, de ses sensations, elle a appris à les analyser afin d’en comprendre leur origine. Et après cette rencontre intime avec elle-même, c’est dans l’ouverture aux autres qu’elle a continué sa route. A l’écoute, capable d’entendre les silences et les non-dits, les malaises et les blessures, la colère et la frustration, la joie et l’amour, et capable d’aider son petit monde (s’il était volontaire), dans la réharmonisation de ces émotions. Elle porte en elle la conviction non encore révélée, inconsciente mais bien là, que certaines des senteurs qu’elle respire ont un pouvoir vibratoire, émettent des ondes qui ont un impact sur la sphère cérébrale, ouvrant les circuits inter-neuronaux et favorisant ainsi la sécrétion des neurotransmetteurs comme l’endorpine et la dopamine, permettant de retrouver un état d’équilibre intérieur conduisant à l’harmonie et au bonheur retrouvé.
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Pauline Dumail
2005

Aujourd’hui, Louise a decidé d’emmener sa protégée à Madagascar, par le bout du nez…

Elle lui tend une touche.

Quelle odeur agréable !! citronnée, et pétillante, mais plus terre que le citron, et plus astringente. Plutôt masculine. Maia se laisse faire. D’abord des châtouilles au niveau du plexus lui donnent le sourire. Puis elle la sent dans le dos, et s’arrêter au-dessous des omoplates. Un petit spasme la remet droite. Ensuite, elle redescend dans le ventre qui gargouille, puis s’installe dans le bas du corps. Elle se sent réchauffée. Cette essence lui parle de petits bonheurs quotidiens, et de l’ancrage dans la sécurité.



Louise semble être ailleurs, la touche sous le nez, les yeux fermés. Elle entrouve ses yeux, et murmure “ça sent la grenouille…”

-Hein???? S’exclame Maïa

– oui, dit Louise, la grenouille Arlequin…
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Louise est une vieille dame malicieuse au caractère bien trempé, mais c’est aussi un grand Nez de la parfumerie. Son monde est peuplé de senteurs : elle connecte aux mondes invisibles avec le bois de santal, apaise avec le petit grain bigaradier et donne (et trouve !) le sourire avec le jasmin. Elle n’hésite pas non plus à utiliser le poivre, au risque et péril des personnes qui l’entourent. C’est d’ailleurs grâce à lui qu’elle fait la connaissance de Maïa.

Armée de son alambic et d’une curiosité insatiable, elle a fait le tour du monde pour récolter ses précieuses essences naturelles. Il est maintenant temps pour elle de transmettre son savoir. Peut-être pressent-elle l’importance qu’auront ses précieux parfums dans quarante ou quatre mille ans ?
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