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Citations de Perrin Langda (24)


Perrin Langda
Certains soirs d'été
l'orage s'en retourne
avec son édredon
de cumulonimbus
qui se laisse glisser
sur l'arrête dorsale
du massif de Belledonne
et la ville s'endort
toute rose sous les nues
alors qu'un peu plus haut
dans la vallée une gorge
inspire une brise légère

( revue 75 secondes)
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Le Républicain social est une espèce de passereau endémique du sud de l’Afrique


une fois de plus
je suis rentré de la pêche avec
mon short trempé
et mes godasses pleines de boue
tu m’as dit un truc comme
« putain
MAIS tu peux pas t’emm’ner
des fringues de r’change lÀ-bas ? »



or
pendant ce temps-là
quelque part dans un désert d’Afrique du sud



au quatorzième étage d’un genre de H.L.M.
en paille



la femelle du républicain social
détruit souvent son nid quand elle revient
le soir et c’est
le mâle
qui passe ses journées à
remolletonner de poils et de coton
le foyer conjugal
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;-)

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Les humains travaillent dur. Ils savent même pas pourquoi. On dit qu’ils cherchent peut-être à se trouver de bonnes raisons de noyer leur ivresse. Ou bien des paravents pour cacher leur inutilité derrière. Les humains voient des films d’amour en flague et des films de guerre en famille. Ils ont le droit de s’entretuer si le vent souffle suffisamment loin. Jamais vraiment de s’entr’aimer. Les humains pensent qu’ils vivent sur un grain de sable assez intéressant pour ce qu’ils appellent dieu. Ils font d’étranges cérémonies à l’intérieur de drôles de petits tas de cailloux. Auxquels ils donnent plus d’importance qu’à une montagne ou qu’à un océan. Certains humains se sentent parfois totalement étrangers à leurs semblables. Ceux-là sont plutôt rares et on les considère comme des extraterrestres. En fait les humains-mêmes ne se comprennent pas toujours très bien.
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Y’a des explosions qui font trop d’étincelles. Et s’éteignent un peu plus discrètement. Puis laissent seulement une empreinte de pétard mouillé. Y’a des blessures comme des grandes gueules prêtes à lacérer le premier bon samaritain qui tombe dedans. Y’a des gens c’est des pièges. Mais surtout pour eux-mêmes. Ils le savent pas puis un beau jour ça leur pète au visage. Y’a des armes à feu qu’on se tient tout contre le cœur comme le doudou en peluche d’un enfant avide de vengeance.
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Regarder passer les falaises
en grimpant dans le ciel


celui-là ressemble à un clebs
et lui on dirait une mémé
regarde regarde
une grosse quenotte
un condor géant
une tête de macaque
la pierre aussi a ses nuages
ils font juste plusieurs
milliards de tonnes de siècles
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à la venue des premiers froids
d’automne le mâle
humain tapi dans son terrier de brique
aime
se blottir dans le dos de la femelle humaine
pour profiter un peu
de la chaleur d’un corps déjà
ronflant
celle-ci possède parfois
la judicieuse
capacité de diffuser un souffle d’air
chaud couramment nommé

« pet »

le mâle
émet
alors un grognement
dont les humanologues n’ont pas encore
pu déchiffrer le sens mais la
femelle répond
d’un couinement si curieux
étonnamment mignon
que notre couple d’êtres humains
s’endort
sous une couette habilement réchauffée
quelque part sur la Terre
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Mon grand-père est un cyborg


une barre de fer sur le
fémur un pacemaker
contre le cœur un so-
notone derrière l’oreille
– derrière quoi ? – derrière
l’oreille ! moi à son âge
je serai un cyborg
beaucoup plus performant
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Pions noirs contre esclaves blancs. Maillots crevés versus costards cravates. Cœurs d’or coffres de fer. Ceux qui ont tort d’avoir raison. Ceux à qui la raison manque à tort. Imbéciles convaincus anti intellectuels-douteux. Vieux croûtons jeunes crétins. Femmes faciles à mater contre mal d’homme inné. Croyances pieuses athées pieds. Pervers sucent prudes. Nature contre-nature. Supporters de Satan. Hooligans du Seigneur. Des émeutes anti émotion. Bonnes cendres. La coupe des cons. Continue.
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Rester sans rien faire c’est mal. Profiter de la vie c’est mal. Les femmes c’est mal. Les hommes c’est mal. Le corps humain c’est mal. Exister c’est mal. Penser c’est mal. Être heureux c’est mal. Être bon c’est mal. Être gentil c’est mal. Ne pas aimer donner des coups c’est mal. Ne pas aimer prendre des coups c’est mal. Jouir c’est pas bien. Y’a que morfler qui nous grandit.
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Chapitre 26 :
C’est du n’importe quoi


N’importe où. N’importe quand. N’importe qui. Peut basculer.
Et nul ne sait pourquoi. La vie. C’est du n’importe quoi.
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Chapitre 11
Voyage interstellaire en chambre d’isolement


Plus on t’enferme dans une petite pièce moins ton esprit
peut aller loin – c’est comme ça qu’on croit retenir sur
Terre les gens qui ont une fusée dans la tête.
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Chapitre 24 :
L’ex-professeur Xavier


« Nous sommes tous reliés… comme des constellations…
illuminées… dans la nuit noire… » explique l’ex-professeur
Xavier. À deux autres patients.
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Chapitre 16 :
Comme si de rien n’était normal


Se prosterner face au soleil… Nu sous son peignoir bleu…
Avec des sacs plastiques aux pieds… « Toi ici ! Alors, tu
fais quoi dans la vie ? »
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Chapitre 9 :


Seigneur, pardonnez-les, ils ne savent pas ce qu’ils font

« Je suis Celui Que vous cherchez » tonna-t-il aux rois Mages du
marché de Noël. Tout le monde rigola au stand des saucissons.
Pas lui.
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Chapitre 6 :
Journée de ouf’


Se réveiller sur un matelas en flammes... Sortir promener son
nounours en peluche... Manger des pâtes... Au yaourt à la fraise...
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Chapitre 2 :
Le genre de truc qui pourrait arriver à tout l’monde


Des marques lumineuses. Absurdes. Et des nuées de sens.
Martèlent. Des vérités publicitaires. Au-dessus des avenues.
Il n’y comprend plus rien.
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Pipi dans l’eau



les deux pieds dans l’Isère
sous un soleil de furieux
j’fais pipi sur les soldats du ciel
j’fais pipi sur les phobies nationalistes
j’fais pipi sur les milliardaires
j’fais pipi sur tous les pauvres pantins
un souffle d’air frais me caresse les
joues avec un bruissement de feuilles
j’fais pipi sur la rivière qui s’écoule
j’fais pipi sur tout c’que j’peux
pas changer mais ça fait du bien
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La Nouvelle ode
(Collection automne-hiver 2015)


...
cette année
la campagne porte une robe
léopard jaune et rouge
sous une veste encore légèrement verdoyante
...
un fleuve
passe
dans les tons bleus
et roses pastels
d’un foulard brumeux
...
les cimes ont mis
de drôles de bonnets de premières laines
au-dessus de leurs gorges échancrées
...
on aimerait
bien rester un peu plus
sous l’œil bleu ciel
à la pupille couchante
de cette grande
créatrice de mode
qu’ils surnomment
Versatile
...
mais les jambes
maigrichonnes
de la route sont déjà loin
sur le podium de la nuit
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Couple géologique
(Poème à lire en partant du bas)


et plus si infinité
des sphères célestes
les strates des nues
des branches d’arbres
le mien par-dessus
ton corps au sol
une couche de sédiments
des nappes liquides
la croûte continentale
manteau en flammes
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