LE COEUR À TROIS HEURES DU MATIN
Dehors
des nuages
cherchent la lune
dans un fatras d'étoiles.
J'écoute l'horloge,
lis le livre
de mon sang.
Je m'interroge :
Que sais-je ?
Que l'eau érode la pierre,
que la solitude érode l'être humain.
Je nous vois,
à la croisée des chemins,
dépliant des cartes
de douleur et de désirs.
À quoi pense-t-on
en achetant un tableau ?
À quoi pense-t-on
en achetant un flingue ?
La nuit est pleine d'ambulances et de rêveurs.
Je pense que le sens de la vie
est de quitter notre cuirasse :
c'est pourquoi
je pilote mon cœur
sur le papier,
c'est pourquoi
nous nous risquons
aux journaux intimes, aux lits et aux baisers.
Extrait