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Citation de enkidu_


Pour Heidegger, aucun chemin ne mène de l'humanisme à cet exercice d'humilité ontologique aggravée ; il croit même au contraire voir en lui une contribution à l’histoire du réarmement de la subjectivité.

De fait, Heidegger interprète le monde historique de l'Europe comme le théâtre des humanismes militants ; ce monde est le champ sur lequel la subjectivité humaine met en scène avec une funeste cohérence sa prise de pouvoir sur tout l'étant. Dans cette perspective, l'humanisme ne peut que s'offrir comme complice naturel de toutes les horreurs qui peuvent être commises au nom du bien de l'humanité. Même dans la titanomachie tragique du milieu du siècle, entre le bolchevisme, le fascisme et I'américanisme, ce sont - du point de vue de Heidegger - uniquement trois variantes de la même violence anthropocentrique qui se faisaient face et trois candidatures à une domination du monde qui se paraient d'humanitarisme - ici, le fascisme sortait des rangs en exposant d'une manière plus ouverte que ses concurrents son mépris pour les valeurs inhibantes de la paix et de l'éducation.

En fait, le fascisme est la métaphysique de la désinhibition - peut-être aussi une figure de désinhibition de la métaphysique. Du point de vue de Heidegger, le fascisme était la synthèse entre I'humanisme et le bestialisme - c'est-à-dire la coïncidence paradoxale de I'inhibition et de la désinhibition. (pp. 29-30)
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