Petrus Van Limburg Brouwer

Il n'était pas permis à Sparte de dîner lorsqu'on le voulait et dans le lieu qu'on jugeait convenable : il était aussi défendu non seulement de rester célibataire (loi qui existait dans d'autres républiques), mais souvent le choix d'une épouse était limité d'une manière qui doit exclure absolument toute notion de liberté. On a en effet de la peine à s'imaginer comment on ait pu exécuter les règlements à cet égard.Ceux qui n'avaient pas contracté un mariage lorsque la loi le voulait, étaient obligés de faire le tour du marché, un jour d'hiver, nue et chantant des airs dans lesquels il avouaient la justice de la peine qu'il subissaient. Il est bien à présumer que personne ne soit jamais exposé à meriter ce châtiment aussi ridicule, mais cela même peut servir à prouver que si la liberté ni la moralité aient pu gagner beaucoup a ces rigueurs.

Lorsque, en parlant des prêtres et des devins, nous avons fait quelquefois mention des oracles et des mystères, nous avons observer que ces objets méritaient d'être considérés séparément. Ce chapitre et les suivants prouveront qu'en agissant ainsi nous n'en avons pas exagéré l'importance.

Nous allons maintenant examiner quelles furent leurs idées et leurs institutions religieuse. La première question à aborder ici est relative à l'origine des idées.
Il me semble que nous avons droit de regarder la connaissance du vrai Dieu comme base de la foi primitive du genre humain; comme nous n'en trouvons aucune trace chex aucun peuple de l'antiquité, aussi haut que nous remontions dans les temps les plus reculés, hormis la seule nation que l'Être Suprême a rendu dépositaire de ce précieux trésor, je crois aussi qu'il nous est permis de supposer que cette connaissance primitive s'est perdue entièrement parmi les autres nations.

Les premiers habitants de la Grèce étoient pauvres, et la simplicité des moeurs qui en étoit la suite se conserva encore quelque temps après que les richesses eurent augmenté et qu'un certain luxe eut été introduit parmi eux.
Il y a des contrées qui sont restées à peu près dans le même état, il y en eut où les habitants ne devinrent jamais plus riches que nous ne l'avoient été leurs ancêtres des temps héroïques, sans jamais connoître même ces commencements d'une vie plus aisée que nous aons remarqués dans ces siècles reculés.

Nous avons tâché de faire connaître à nos lecteurs la marche qu'a tenue en Grèce la civilisationmorale, tant par rapport aux relations politiques des différents états qu'aux relations domestiques des individus; nous avons tâché de faire oberver l'influence qu'ont pu avoir sue les circonstances extérieures aussi bien que la dispositions naturelle des esprits et les qualités précieuses dont la nature avait favorisé ce peuple remarquable.

Il fut un temps où j'eus la vanité de croire qu'il ne serait pasible de réakiser une idée qui m'a occupé dès mon premier début dans l'étude de l'histoire, idée qui aurait rempli une lacune remarquable dans l'histoire des actions humaines, s'il u avait eu possibilité de la mettre en exécution. Puisant aux sources mêmes, je me proposai de composer une histoire universelle de la civilisation morale et religieuse du genre humain.

Je me suis donc borné, comme je l'ai déjà déclaré alors, aux grecs et aux Romains. Cependant je n'ai jamais oublié mon plan primitif. Jamais en étudiant les auterus grecs, je ne l'ai perdu de vue, et je n'ai jamais envisagé autrement l'ouvrage que j'ai entrepris sur l'histoire de la civilisation morale et religieuse de la Grèce que comme une petite partie du vaste plan que je me traçai d'abord.

Les dieux ont toujours les mêmes défauts, les mêmes besoins que leur attribuait Homère; ils commettent les mêmes fautes et les mêmes crimes dont le poète fais si souvent mention. Il serait ennuyant de vouloir entasser ici tous les exemples qu'en offrent les ouvrages des auteurs grecs.

Après avoir examiné la civilisation morales des Grecs et l'influence qu'ont exercée sur elle et sur la civilisation religieuse les hommes illustres qui ont vécu parmi eux, nous passon à l'investigation du développement des idées religieuses dans les siècles qui fixent notre attention.