Philip A. Sullivan

Les professionnels du cinéma détachèrent leur ceinture en redoutant que la première montée des marches ait lieu sous les parapluies. La mauvaise humeur se lisait dans les regards. Sans soleil aux terrasses et bronzette sur la plage, les films de la compétition n’auraient pas la même saveur.

— La pêche a été bonne, cette nuit ?
— Pas terrible, mais ça se vendra quand même, tout à l’heure, aux puces. Tout se vend…

... la violence était un bon moyen d’échapper à la pauvreté. Les mauvaises fréquentations firent le reste. Enfant, il aida ses aînés à cambrioler les docks et à racketter des gosses de riches. Il apprit les combines louches et gagna ses galons dans le milieu.

L’esprit humain n’a pas de limites. Nous n’avons pas assez d’une seule vie pour en explorer les mystères. Et les troubles…

Rien ne change dans ce monde, sauf les technologies…

L’être humain est corruptible par essence. Il suffit de peu pour qu’il trahisse son idéal ou sa foi en échange d’argent ou d’un peu plus de pouvoir. Toutes les statistiques montrent que ces deux motivations arrivent en tête comme moteurs des crimes devant le meurtre passionnel. La volonté de puissance est le cancer de notre époque.

Il est amoureux de moi, le pauvre. Selon lui le mariage d’une Juive comme moi et d’un Arabe comme lui serait un bon début pour la réconciliation entre les peuples sémites. Mais il n’est pas du tout mon genre.

Ces fanatiques forment une nébuleuse, mais ils savent infiltrer toutes les strates du pouvoir. Ce ne sont pas que des clandestins cachés dans les montagnes du Moyen-Orient ou protégés dans une ambassade par un statut diplomatique. Ce n’est d’ailleurs pas nouveau, je l’avais constaté à l’époque où j’appartenais aux services spéciaux.

C’est l’idéal pour résister à l’insanité de ce putain de siècle, ne jamais être soumis aux règles, tout transgresser, être vraiment libre…

Un esprit libre qui refusait toute allégeance à un parti politique ou une idéologie. La philosophie avait d’abord été sa passion et il s’était imposé chez ses pairs par un gros ouvrage fondamental autour de Spinoza avant de prendre soudain ses distances avec le monde universitaire pour écrire des romans au style magnifique, traduits dans plusieurs langues et loués unanimement par la critique.

Les mystères de la sexualité dépassent l’imagination. On ne peut pas juger.

On ne sent pas de fébrilité, comme ce serait le cas chez un homme se vengeant sur les femmes de son absence de virilité. Non, il opère méthodiquement, de sang-froid, calmement.