Elle était nue. Et morte. Mais pas depuis longtemps. Le sang n’avait pas encore séché sur son ventre ouvert à la verticale. C’est ce que le clochard constata à la lueur d’un éclair trouant la nuit. Il était entré dans la maison en démolition pour s’abriter de l’orage… Et il venait d’y trouver l’horreur. La lumière d’un nouvel éclair lui permit d’identifier un sac à main. Il le ramassa. Le fouillant, ses doigts sentirent un bout de carton. Une carte de visite. Il s’en empara et lu : « Détectives & Associés – Enquêtes ».
La foule se massait dans les jardins du Trocadéro. Elle était composée d’une majorité de jeunes, tous vêtus de noir, avec des piercings sur le visage ou des scarifications impressionnantes sur les bras ou les joues. Une projection d’extraits de films faisait patienter le public venu écouter sa rock star GJK. Nosferatu, Dracula, des plans gore de séries Z. Une musique accompagnait ce fatras, celle du film « Rosemary’s Baby » de Roman Polanski. Il passait en boucle, repris à bouche fermée par tous les spectateurs. La musique s’arrêta. Un glas frappa les douze coups de minuit. La projection de films cessa. Les spectateurs scandèrent : GJK, GJK, GJK. Mais ce n’est pas le chanteur qui apparut sur scène en demandant le silence. L’homme juché sur le podium s’approcha du micro : « – Les amis, trois membres du groupe ont été victimes d’un malaise et ils doivent être hospitalisés. J’ai la tristesse de vous annoncer que le concert n’aura pas lieu… ».
Une bousculade suivit ces paroles. Puis ce fut un vent de panique. Gothic Jeff Kiss contemplait les corps inanimés de ses trois musiciens grimés en vampires. Un type maquillé en loup-garou se tenait à côté de lui. « – On attend les flics », lui dit-il. « - L’ambulance est inutile. Ils sont morts… ».
Le libraire Antonin Rigaut, dit « Encyclopédie », l’érudit de « Détectives & Associés », informa Langlois, le patron de l’Agence de détectives, de la visite dans sa librairie de Romain Kanya. Louis Langlois avait lu les romans de l’écrivain nobélisable. Romain Kanya était un type bien. Un esprit libre qui refusait toute allégeance à un parti politique ou une idéologie. Il est venu me voir, angoissé, dit Antonin. Très angoissé parce que son fils Mustapha s’est converti à l’islam. Il craint surtout que des fanatiques ne l’entrainent vers le terrorisme.
Tommy Kranzick. Ce nabot, s’était offert un pavillon 1900 qu’il avait fait rénover avec tout le confort possible. Il passait la plupart de son temps à regarder des séries, attendant qu’on lui livre la came en gros et que ses dealers lui rapportent leur recette. Soudain une moto s’arrêta et un paquet fut jeté sur le perron. Un des colosses au cerveau sous-développé de sa garde rapprochée, chargé de vérifier, vomit en découvrant le contenu du paquet. La tête tranchée d’un gars que Tommy avait chargé de pister un des dealers…
Les détectives privés de l’Agence de Louis Langlois vont enquêter simultanément sur ces affaires. La recherche d’un sérial killer mettant en scène ses meurtres avec cruauté et esthétisme. Une guerre entre dealers qui enflamme la banlieue parisienne et sème ses premiers morts à l’intérieur même de la capitale. Mais une autre affaire conduit une partie de l’équipe à Cannes, pendant le festival, pour y protéger un cinéaste entretenant des liens étroits avec la mafia… Lorsque des attentats ensanglantent la Croisette, la piste islamique est néanmoins privilégiée…
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