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Citation de Brochmael


Le silence. Il suintait littéralement des murs et des boiseries, envahissant Isidore avec une irrésistible puissance, comme générée par une meule gigantesque.Le silence s'élevait du sol à travers la vieille moquette grise en lambeaux. Il s'échappait des appareils plus ou moins en état de marche qui équipaient la cuisine, des machines qui n'avaient jamais fonctionné depuis qu'Isidore vivait ici. Sortait de la lampe sur pied inutile du séjour, formait depuis le plafond constellé de chiures de mouche tout un réseau presque liquide de non-bruits, d’absences, qui s'étalait ensuite sur les murs. En fait, il parvenait à surgir du moindre objet qui se trouvait dans le champ de vision d'Isidore, escomptant bien supplanter toute chose tangible. Aussi n'assaillait-il pas seulement les oreilles du spécial, mais aussi les yeux. Debout devant son récepteur de télé inerte, le pauvre hère avait l'impression que le silence était devenu visible, et à sa manière vivant. Vivant !
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