Citations de Philip K. Dick (1338)
La porte refusa de s'ouvrir et déclara:
- Cinq cents, s'il vous plaît.
A nouveau, il chercha dans ses poches. Plus de pièces; plus rien.
- Je vous paierai demain, dit-il à la porte. (Il essaya une fois de plus d'actionner le verrou, mais celui-ci demeura fermé.). Les pièces que je vous donne constitue un pourboire, je ne suis pas obligé de vous payer.
- Je ne suis pas de cet avis, dit la porte. Regardez dans le contrat que vous avez signé en emménageant dans ce conapt.
Il trouva le contrat dans le tiroir de son bureau: depuis que le document avait été établi, il avait eu besoin maintes et maintes fois de s'y référer. La porte avait raison; le paiement pour son ouverture et sa fermeture faisait partie des charges et n'avait rien de facultatif.
- Vous avez pu voir que je ne me trompais pas, dit la porte avec une certaine suffisance.
Joe Chip sortir un couteau en acier inoxydable du tiroir à côté de l'évier; il s'en munit et entreprit systématiquement de démonter le verrou de sa porte insatiable.
- Je vous poursuivrai en justice, dit la porte tandis que tombait la première vis.
- Je n'ai jamais été poursuivi en justice par une porte. Mais je ne pense pas que j'en mourrai.
Sautez dans l'urinoir pour y chercher de l'or.
Je suis vivant et vous êtes morts.
Une réalité sordide n'est-elle pas toujours préférable à la plus belle des illusions ?
C'est une vieille énigme, dit le Dr Meade depuis les ombres. Si Dieu a créé l'univers, comment expliquer l'existence du Mal...
Je ne suis pas grand-chose mais je suis tout ce que j'ai.
« Nous ne sommes allés nulle part. […] Nous sommes là où nous avons toujours été. Mais pour une certaine raison – une parmi plusieurs possibles – la réalité a reculé, elle a perdu son support, son assise et elle reflué vers des formes antérieures. » (p. 205)
De toute manière, même pour un esprit sain, les objets semblent parfois posséder une volonté propre; ils ne se comportent pas comme prévu, ils vous mettent des bâtons dans les roues, ils opposent une résistance anormale au changement. Dans ce récit, j'ai essayé de concevoir une situation qui expliquerait rationnellement le sinistre complot que trament les objets contre les hommes sans supposer de dérangement mental chez ces derniers. Pour cela, il fallait une autre planète.
(préface à la réédition de la nouvelle "Colonie" (1953), mai 1976)
Après tout, le choix est impossible à l'homme sans la connaissance, et un choix judicieux n'est possible que si la connaissance est totale et scientifiquement organisée. C'est ce qui nous différencie de la brute.
Il me semble que la tâche d'un écrivain de S-F, qui est d'écrire sur le futur, est de soumettre à un examen rigoureux les objectifs, leitmotiv, idées et tendances de sa propre société pour voir à quoi ressemblera le monde à venir si ces éléments se développent et deviennent dominants. Tout se passe comme si l'écrivain de S-F, quand il remarque une petite graine dans le monde actuel, devait imaginer d'une manière ou d'une autre la croissance de cette graine ; jusqu'où ira-t-elle ?
(Extrait de la postface au volume du Club du Livre d'Anticipation réunissant "En attendant l'année dernière" et "A rebrousse temps".
Repris dans un article de Gérard Klein dans Fiction n°182 (1969), lui-même repris dans Bifrost n°18 spécial Philip K. Dick)
C'est ainsi que finit le monde. Pas sur un boum, sur un murmure.
T.s.Eliot.
Postface.
Les androïdes rêvent-ils ? se demanda Rick. De toute évidence, la réponse est oui, sans quoi il ne leur arriverait pas de tuer leurs employeurs pour s'enfuir ensuite sur la terre. Pour y trouver une vie meilleure, sans servitude.
La réalité, c'est ce qui continue d'exister lorsqu'on a cessé d'y croire.
Cité dans Paris est un leurre. La véritable histoire du faux Paris de Xavier Boissel
Rien d'étonnant à ce qu'ils soient tous tremblants, à ce que leurs nuits soient mauvaises. Ils servaient un mauvais maître... et le savaient.
D’abord, je dois dire que les Etats-Unis ont un gros défaut, que l’on ne retrouve pas en France, les Américains sont profondément anti-intellectuels. Ils ne s’intéressent pas aux romans qui défendent des idées, or la SF traite principalement d’idées. »
_ Il est inepte de tuer un individu parce qu'il a mauvaise haleine !
(Là où il y a de l'hygiène)
Plongez dans la baignoire
pour voir d’où vient le vent.
Vous êtes tous morts, je suis vivant.
… on ne peut pas plaire à tout le monde, puisque les gens ne veulent pas tous la même chose.
" Si les femmes n'étaient pas là, on parlerait voitures et chevaux de course, on raconterait des blagues graveleuses. La civilisation n'existerait pas."
Nous vivons dans un monde psychotique.
Les fous sont au pouvoir. Depuis quand en avons-nous la certitude ?
Depuis quand affrontons-nous cette réalité ? Et... combien sommes-nous à le savoir ?
— Dans une guerre civile, décréta Ragle, les deux camps sont mauvais. Inutile de chercher à démêler quoi que ce soit, tout le monde est victime.