Selon Mungo, purger le monde d'une bonne partie de l'engeance humaine était, en dépit des apparences, le contraire d'un projet maléfique. (...) Cela faisait des années déjà qu'il avait remarqué combien la mer était malade. (...) Des créatures bizarres peuplaient les hauts-fonds : des limandes à trois yeux, des morues difformes, des cabillauds à chair gélatineuse... (...) Tout le monde péchait à outrance sans laisser aux réserves le temps de se reconstituer. Tout ça pour nourrir - combien qu'ils avaient dit qu'on était sur Terre à la télé ? six ? sept milliards ? - , oui, tout ça pour nourrir sept milliards d'individus inconscients, égoïstes et méchants qui se reproduisaient comme des lapins. C'était ça, le cancer du monde : la surpopulation.