J'ai entendu pour la première fois une petite voix que je ne connaissais pas, une petite voix d'enfant qui venait de notre chambre, et qui frottait des syllabes les unes contre les autres, comme on frotte des silex pour en faire jaillir le feu, et cela donnait une mélodie de cascade joyeuse, libre, échevelée, un babil folâtre dont je sais désormais qu'il doit être au plus près de la langue des anges.