Philippe Delerm

Je n'ai pas raison d'être heureux.J'ai simplement beaucoup de chance, et cette envie de la nommer pendant qu'elle passe.Au théâtre on attend que la cerisaie soit mise en vente pour trouver les mots qui savent regretter les fleurs de neige.Je veux chanter ma cerisaie avant qu'elle ne soit à vendre.Un peu en retrait de ma vie, juste à côté des heures, je me suis arrêté. Bien sûr je n'ai pas tout écrit, mais j'ai choisi comme Larsson le côté du soleil, choisi de vivre en amitié avec les choses de la terre.Le spectacle était beau, je n'ai rien inventé. J'ai tout aimé de ses parfums, de ses couleurs, et du talent des
personnages.Tableaux et bavardages.C 'était un peu étrange de devenir ainsi le spectateur de chaque jour, et plus étrange encore de cesser de l'être en écrivant soi-meme le mot fin.Si doucement s' installe avec ces derniers mots la mélancolie du bonheur.Est-ce que ça va durer? .......