Pour traverser l'hiver, il faut des rendez-vous. Pour oublier tout le brouillard des champs, il faut la vie des hommes. Le mercredi matin, Le Neubourg secoue la torpeur des campagnes froides. C'est une fête rituelle où les choses et les mots, les parfums, les couleurs, les silhouettes en blouse grise ou noire s'accordent, sans chiqué, sans tapage. Jamais autant jusqu'ici je n'ai senti combien sonnait vrai cette jolie phrase de Goscinny : "un marché, c'est comme une cour d'école qui sentirait bon."