Parfois, elle admire vraiment sa mère. Plus souvent, une espèce de pitié attendrie s’allume au fond de son regard, quand elle voit s’approcher la bonne âme espérée, chute obligée du story-board de la séduction maraîchère. Le texte est déjà prêt. La dame au cabas croit-elle l’inventer, ou bien a-t-elle conscience de le dire avec un vague apprêt ? Tant pis si les mots sont un peu cruels pour l’adolescente, c’est si bon de pratiquer la flagornerie rampante, quand la scène s’impose avec autant d’éclat :
- Écoutez, vraiment, on ne sait pas qui est la mère, qui est la fille !