Avant le noir,
L’aube file entre les doigts,
Lulu,
L’aube bleue de Memphis,
Ivre encore,
Mais il n’est pas question d’en manquer une, pas question de se prélasser seul dans les draps froids de sa suite au Minzah Hôtel.
Le soleil se lève à peine et le corps de Memphis, frissonnant de Seconal et d’une nuit de rhum-coco, plonge, la tête rentrée, les bras tendus loin devant.
La piscine du Minzah est fraîche à cette heure, entourée de palmiers. Deux touristes dorment sur les transats, recroquevillés sous leur veste.Peu importe. Memphis est seul, plus que jamais seul, et il nage nu dans la piscine du Minzah.
Une longueur en crawl, une autre, dos crawlé, Memphis se lave de son chagrin qui le suit comme une ombre. Désormais, il inspire à la surface de l’eau, il expire, relâche son souffle étouffé par l’eau chlorée. Memphis poursuit ces brèves traversées, inlassablement.