Être responsable de sa vie et assumer ses choix ne va pas de si et il n’y a pas de bonne ou mauvaise volonté à être. A quelques très rares exceptions près, il n’y a pas d’individu qu choisisse stratégiquement de se tenir en dehors de l’existence et fasse délibérément le choix d’être exclu ou assisté. En revanche, les évènements, les rencontres et l’ensemble des « accidents » de la vie fournissent suffisamment d’explications au fait que certaines personnes peinent plus que d’autres et finissent par renoncer à affirmer leur identité et leur autonomie propres. Ainsi a relation éducative a-t-elle pour finalité de les aider à passer d’un état où ils subissent leur être-là au monde à celui où ils parviennent à exprimer leurs choix et à assumer leurs actes. Les éducateurs définissent ce passage comme étant l’accès à l’autonomie. Sa réussite n’est pas liée à l’appropriation des quelques gestes essentiels à la survie quotidienne qui signifierait la normalisation de la personne. La réussite du passage du vivre à l’exister est liée à l’écoute et à la compréhension de ce qui fait la colère de l’être, ce par quoi il exprime sa résistance dans son être-là au monde autrement que par des passages à l’acte violents. Alors, le travail éducatif s’engage, en essayant de mettre des mots sur es aux de l’existence et en permettant de la sorte à la personne de parler de sa souffrance et de la partager. C’est au cours de ce processus que se tisse progressivement cette confiance, si souvent évoquée, jamais donnée et toujours construite.