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Citations de Philippe Gaberan (46)


Je conseille l'achat de ce bouquin à tous ceux qui veulent se faire une idée de la profession (voir prendre ce chemin d'étude) ou pour ceux qui veulent véritablement savoir ce que fait un éducateur spécialisé dans le quotidien.
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La difficulté rencontrée par Jean, Luc, Madeleine, Marc ou Marie pour s'approprier le sens de leur être-là au monde sans l'avoir voulu et pour s'accepter tels qu'ils sont n'est pas liée à leur handicap. La relation éducative est un enjeu de société et un pari sur l'homme.
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Tout professionnel a besoin d’être assuré que son travail est reconnu, au moins par celui qui en récolte les bénéfices. Et pourtant, parmi tous les professionnels, l'éducateur est celui qui ne peut pas escompter de l'Autre une reconnaissance directe pour le prix de son aide.
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L’installation dans la colère empêche de grandir et, s’il veut exister, l’être doit trouver le moyen d’échapper à la pulsion. Il le peut s’il accède au langage […] Le langage est le miroir que l’homme se tend à lui-même pour se voir tel qu’il est.
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Les activités sont des temps où l’être peut se dire « j’y suis » et, par conséquent, se dire « il y a » quelque chose de moi qui me donne l’impression d’exister et d’être là au monde autrement que par le seul fait d’être né. 
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Le but d’une relation éducative n’est pas dans la conformation d’un individu à une norme mais dans le maintien de celui-ci dans l’existence. 
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Au cours de ce processus, la personne apprend à faire ses propres choix au regard de ses capacités, et à devenir pleinement actrice de sa vie. C’est dans ce difficile travail, qui consiste à aider la personne à se libérer de ce qu’elle n’est pas pour assumer pleinement ce qu’elle est, que les équipes éducatives mettent en œuvre ce qu’elles appellent couramment, sans toujours le définir, l’aide à l’autonomie de la personne. Ainsi, faire advenir le « je » du sujet par le passage du vivre à l’exister est l’enjeu fondamental de la relation éducative. (page 14)
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Philippe Gaberan
L’installation dans la colère empêche de grandir et, s’il veut exister, l’être doit trouver le moyen d’échapper à la pulsion. Il le peut s’il accède au langage […] Le langage est le miroir que l’homme se tend à lui-même pour se voir tel qu’il est.
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La relation éducative s’apparente fréquemment à un processus de normalisation par lequel l’homme sain impose ses valeurs et sa représentation du monde, en bref, sa vérité. Ou bien encore, la relation éducative est trop souvent une relation par laquelle l’éducateur fait « prendre la pose » (Maldiney, 1991, Penser l’homme et la folie, Grenoble, Million, p.302) à la personne dont il a la charge . Faire prendre la pose, c’est installer l’être dans une sorte d’immuabilité factice, par laquelle un araître (celui fabriqué par l’éducateur) et qui laisse supposer qu’il n’y a pour l’être qu’une seule forme possible et invariable dans le temps. 
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C’est parce qu’il sait que les troubles du comportement ne sont que trop souvent le symptôme d’un mal-être que l’éducateur doit se garder de la tentation de ne travailler qu’à la disparition de ceux-ci. A prétendre d’abord transformer le paraître, l’éducateur souscrit à la demande d’une normalisation de la personne. De même que, à prétendre travailler directement sur l’être, c’est-à-dire sur ce qui fait l’histoire de la personne, les liens affectifs trop ou pas assez tendus ou les évènements traumatiques, il prend le risque d’exacerber les souffrances et de provoquer le repli de l’être sur ses blessures. Le relation éducative doit viser plus loin que la tâche réalisée ou l’objet créé par le biais d’une activité. Le sens e ailleurs que dans le résultat obtenu. Il est dans les actes posés, parfois sans une lisibilité immédiate, mais qui permettent à la personne de construire ou de retrouver l’estime de soi. Je dis sans lisibilité immédiate parce qu’il e très souvent, sinon toujours, impossible de déterminer ce qui, dans le travail conduit par l’ensemble d’une équipe éducative, va entraîner la transformation de l’être. La relation éducative ne se joue pas dans le registre de la relation de cause à effet. C’est d’ailleurs au nom de cette caractéristique que je défends le droit pour l’éducateur à travailler selon le principe de l’essai-erreur. De fait, l’efficacité de la relation éducative n’est pas quelque chose qui se matérialise et s’offre immédiatement à la mesure.
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Être responsable de sa vie et assumer ses choix ne va pas de si et il n’y a pas de bonne ou mauvaise volonté à être. A quelques très rares exceptions près, il n’y a pas d’individu qu choisisse stratégiquement de se tenir en dehors de l’existence et fasse délibérément le choix d’être exclu ou assisté. En revanche, les évènements, les rencontres et l’ensemble des « accidents » de la vie fournissent suffisamment d’explications au fait que certaines personnes peinent plus que d’autres et finissent par renoncer à affirmer leur identité et leur autonomie propres. Ainsi a relation éducative a-t-elle pour finalité de les aider à passer d’un état où ils subissent leur être-là au monde à celui où ils parviennent à exprimer leurs choix et à assumer leurs actes. Les éducateurs définissent ce passage comme étant l’accès à l’autonomie. Sa réussite n’est pas liée à l’appropriation des quelques gestes essentiels à la survie quotidienne qui signifierait la normalisation de la personne. La réussite du passage du vivre à l’exister est liée à l’écoute et à la compréhension de ce qui fait la colère de l’être, ce par quoi il exprime sa résistance dans son être-là au monde autrement que par des passages à l’acte violents. Alors, le travail éducatif s’engage, en essayant de mettre des mots sur es aux de l’existence et en permettant de la sorte à la personne de parler de sa souffrance et de la partager. C’est au cours de ce processus que se tisse progressivement cette confiance, si souvent évoquée, jamais donnée et toujours construite.
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Je veux proposer une définition par laquelle la relation éducative est un processus de transformation qui ne soit ni une thérapie ni une action d’assimilation. Il ne s’agit ni de guérir ni de « normoser ». Il s’agit d’aider à l’appropriation de soi par soi. (page 16)
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L’efficacité de l’éducateur n’est pas liée à l’ajustement technique de procédures ou de gestes qui sont censés assurer la réparation ou la fabrication d’un individu. Par ailleurs, je suis convaincu que cette impassibilité de surface n’empêche pas le fait que l’éducateur soit affecté à l’intérieur de lui-même et que cette affectation dégénère en infection par incapacité à être dite et partagée. La construction de l’être de l’éducateur se fait dans le retour sur ces moments d’affects. Il y a une vingtaine d’années, ce la se faisait autour des discussions, informelles, menées tard le soir après le travail dans les foyers et lieux de vie. Elle se fait aujourd’hui dans des groupe de travail clinique ou d’analyse de pratique, animés sur le temps de travail dans les institutions qui ont la lucidité de placer ces outils au service de leurs équipes. J’ai évoqué cela dans « Être éducateur dans une société en crise ». Mais je le répète, une fois encore, seule la mise en mots peut permettre une mise à distance des choses. Faute de s’en tenir à ce principe, une certaine forme d’hygiénisme entraîne le pourrissement de la relation éducative. 
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Michel Foucault a bien prévenu que les que les systèmes de contrôle se feraient plus soft et, par conséquent, rendraient plus difficile à discerner les abus de pouvoir ou les collaborations de nature policière. C’est ainsi que les éducateurs deviennent peu à peu et sans s’en rendre vraiment compte des agents de l’ordre établi. Ils acceptent que les lieux de travail protégé deviennent des lieux de production et de rentabilité dans lesquels l’aide au développement de la personne n’a plus cours. Ils acceptent que les procédures d’accès aux aides d’urgence suivent les étapes prévues par le système, même si dans le délai nécessaire au déroulement de la procédure la personne meurt dans son appel à l’aide. C’est ainsi qu’ils baissent les bras et finissent par accepter l’inacceptable tout simplement parce que l’inacceptable est mis en place par leur employeur.
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C’est parce que l’objet créé, qu’il soit performance sportive ou objet d’art, est conçu dans un espace de sécurité que l’activité de médiation permet d’instaurer la relation de confiance préliminaire au retour de l’estime de soi et à l’atteinte de cette autonomie tant recherchée par le biais de la relation éducative. 
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Nous avons oublié que les liens de proximité qui permettent de renforcer la confiance se nouent aussi, et peut-être de façon privilégiée, à travers les activités de médiation et qu’une part de la relation éducative doit être investie dans leur mise en place. Ce sont sur des activités en apparence inutiles et peu rentables telles que la pratique des activités physiques et sportives, les ateliers artistiques (poterie, peinture, etc.) ou les pratiques culturelles ( théâtre, lecture, informatique) que le « je » du sujet a quelque chance de s’affirmer. En effet, c’est parce qu’elles sont dégagées de l’emprise immédiate de la réalité et de ses exigences que les activités de médiation permettent à deux être de se rencontrer en dehors d’un lien de pouvoir ou de dépendance.
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et bien sûr sont aussi importantes les unes que les autres les activités ayant un support ludique et les activités visant un processus de normalisation. Les unes et les autres justifient les progrès institutionnels et la mobilisation des savoir-faire de toute l’équipe de professionnels. Mais l’autonomie réelle du sujet, celle qui ne s’appuie pas sur l’automatisme de quelques comportements appris par cœur, ne peut pas être atteinte sans que soient d’abord partagés et vécus des moments où la complicité s’inscrit dans l’attente, l’envie ou la crainte, la joie ou les larmes et qui font qu’une activité est bien plus qu’un amusement. Et nous avons tendance à laisser mourir tout cela. 
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C’est dans de pareils instants que j’ai découvert l’importance de prendre des photos ou tenir une caméra pour fixer sur des supports des instants fugaces que des êtres, mal repérés dans le temps et incapables souvent de distinguer le passé de l’avenir, laissaient échapper malgré eux. Constituer un album photo et prendre le temps de le regarder n’est pas une activité anodine, et encore moins une sorte de sous-activité. Au contraire, il s’agit d’un temps éducatif essentiel. Je me souviens que les soirées diapositives dans la grande salle de veillée réunissait une majorité de résidents et d’éducateurs. Elles étaient l’occasion de découvrir les personnes dans d’autres lieux ou d’autres circonstances, sous d’autres physionomies te sous d’autres paraîtres. Ces soirées permettaient à chacun d’être vu et reconnu. Elles permettaient à tous de se voir et de se rappeler. Elles étaient une occasion formidable de travailler sur le temps. Ainsi, à travers ces activités, nous donnions des épaisseurs à des vies qui sans cela n’auraient été que des successions d’instants transparents. 
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Je me souviens du temps de mes débuts où les discussions les plus passionnées portaient sur l’organisation du temps libre des résidents, de la mise en place des activités après le temps de travail, de l’organisation des week-ends et des camps d’hiver ou d’été. Il n’était pas question d’être un éducateur dans l’institution sans avoir une activité à animer et sans avoir le souci d’organiser des « transfert » qui étaient comme autant d’échappées vers l’extérieur, avec leurs couleurs d’inconnu et leurs saveurs d’aventure. A cette époque-là, étions-nous inutiles et moins efficaces parce que préoccupés à donner du sens au temps qui passe et moins obnubilés par la recherche d’une éventuelle autonomie dans l’exercice des tâches quotidiennes ? Pas sûr ! Car nous tissions des histoires à travers des moments mémorables, de ceux-là qui apparaissent rarement dans les albums de souvenirs et qui pourtant font trace.
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C’est l’espace entre l’être et le paraître qui rend possible le jeu de la vie. A vouloir le réduire, l’ordre policé fait courir à l’être le risque de la folie ; de même que, à vouloir travailler à tout prix sur les causes du mal-être, l’éducateur rend impossible l’instauration de la relation éducative.
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