LE LIVRE DES MORTS (1956)
II (...) Ame soumise aux mystères du mouvement,
passe emportée par ton dernier regard ouvert,
passe, âme passagère dont aucune nuit n'arrêta
ni la passion, ni l'ascension, ni le sourire.
Passe : il y a la place entre les terres et les bois,
certains feux sont de ceux que nulle ombre ne peut réduire.
Où le regard s'enfonce et vibre comme un fer de lance,
l'âme pénètre et trouve obscurément sa récompense.
Prends le chemin que t'indiqua le suspens de ton coeur,
tourne avec la lumière, persévère avec les eaux,
passe avec le passage irrésistible des oiseaux,
éloigne-toi : il n'est de fin qu'en l'immobile peur.