Les tempêtes de novembre, celles de mars aussi, évoquent cette suture incertaine, celle d'un monde hostile dont rien ne semble freiner le désir de destruction et de saccage, la lisière de l'Autre Monde avec ses revenants, ses morts qui viennent cogner aux portes et narguer les vivants, la présence active de l'Ankou toujours armée de sa faux et prête à ravir des vies... Mars est un mois dangereux pour les vieillards mais c'est à novembre que je songe ici surtout, le mois noir qui ouvre vraiment les portes du monde des âmes et des spectres, un monde contigu, frontalier, qu'on voudrait à tout prix gommer et qui se rappelle vigoureusement au souvenir des vivants oublieux ou infidèles ...
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