Petit retour en arrière, petite régression, avec de la littérature jeunesse de chez G.P : toute mon enfance, même si j’ai lu plus de livres jeunesses de la Bibliothèque Verte et Rose.
Je ne vais pas vous mentir, ça a vieilli… Publié en 1966, pour une jeunesse de l’époque, qui ne voyageait pas (ou peu) et qui n’avait pas Internet.
Alors oui, le style, la manière de décrire le voyage et les aventures que la famille Mahuzier va vivre dans la tribu des guaraos, un peuple pacifique qui vit dans le delta de l’Orénoque.
Ce qui est plus intéressant, c’est que ceci n’est pas un roman, une fiction, mais le récit d’un voyage réellement effectué par la famille Mahuzier, afin d’aller photographier, filmer, étudier, cette tribu au sein de laquelle vit Agosto, un évadé du bagne de Cayenne.
Alors, si le style est vieillot, on le met vite de côté pour se concentrer sur ce voyage un peu fou, dont une partie se fera à bord de canot gonflable pour rejoindre le village de cette tribu isolée. Cette partie prendra presque la moitié du récit (90 pages sur 187).
C’est tout de même intéressant de s’immiscer dans la vie d’une tribu qui vit aux antipodes des Français moyens, même en 1966 (ou plus tôt, le roman ayant été publié après le voyage). Ils vivent dans la simplicité, dans des maisons qui ne tiennent pas plus de 5 ans (ensuite, il faut les refaire), se moquant de la propriété, vivant de chasse et pêche, ou de confection de hamacs, pour certaines femmes.
Mon autre bémol sera pour les personnages : les parents Mahuzier s’embarquent dans l’aventure avec un bon nombre de leurs enfants (ils en ont 9, mais tous ne sont pas partis), mais on n’aura jamais l’occasion de mieux les connaître, tant leur rôle, dans ce récit, semble ténu.
En fait, personne n’est vraiment mis en avant, hormis le père, Philippe Mahuzier, qui est un homme assez confiant dans la vie. Tout va s’arranger, pas de panique. Hélas, même lui semble effacé dans le récit. Sans doute voulait-il mettre en avant l’aventure avec un grand A, le voyage, les guaraos, Agosto, les pères capucins et la faune.
Attention, dans ce livre, on tue des animaux, on pêche des poissons, des crabes et on tue des papillons pour les conserver et les étudier en France…
Une petite aventure agréable, sans se prendre la tête, dans un style un peu passé, fait pour la jeunesse des années 60, mais ce petit roman venait à point après un roman très sombre et ultra-violent.
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