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Citation de Alcapone


Les enfants ne se parlaient plus, ne se regardaient plus. Pas plus avec des adultes. Ils ne regardaient plus passer les nuages, n'observaient plus le lit d'une rivière, n'écoutaient plus le cri des animaux. Ils rechignaient à aider, s'ennuyaient même entre eux si aucun livre n'avait été apporté. Les montagnes étaient vidées de leurs gosses, ces garnements qui jadis apprenaient en arpentant les quelques saisons de leur enfance tout ce qui leur servirait pour le restant de leur vie. On déléguait ça aux livres, on en confisquait la transmission aux parents. On figeait les histoires sur du papier blanc et l'Histoire ne serait plus contestable. Ou plutôt, elle ne serait plus adaptable. La tyrannie de l'Histoire, pour Orso, s'installait par les livres. La contestation passerait par ces petites évolutions qu'espéraient réussir les bandites. Faire de sa langue l'outil du peuple pour infléchir un destin entravé dans des coutumes désuètes juste en le faisant passer sous la terrible et tranchante lame du progrès. Orso aimait à raconter le livre qu'il apprenait par cœur. L'oralité a cela de précis par rapport à l'écrit qu'elle s'adapte plus facilement à l'auditoire, pensait-il. Il décida de dire son livre à Salvo. L'enfant, en un instant, lui démontra qu'il s'était trompé.
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