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Citation de fathigay


Paul Piccirillo a été pendant des années le directeur du centre social de La Renaude, une cité habitée principalement par des familles gitanes. Il s’efforçait de montrer le monde à ces nomades qui ne l’étaient plus et restaient enfermés dans leur camp sédentarisé du boulevard Hérodote qui contrairement à ce qu’indique son nom est en fait une impasse. « Un jour, on a réussi à en emmener une vingtaine dans une station de ski. C’était incroyablement touchant de les voir découvrir la neige, le ski et les remontées mécaniques. Comme des gamins. Les Gitans sont des gamins. On était mal équipé, certains s’étaient faits beaux et skiaient en cravate et veston pour cette grande occasion. Ils riaient tout le temps et buvaient pour se tenir chaud. Des gens dans la station avaient peur, ça se voyait, mais il n’y a jamais eu de problème. On y a veillé, c’est certain, mais c’est surtout qu’ils étaient heureux et ne voulaient pas nous trahir. Et puis à la fin de la journée, j’ai réalisé qu’il manquait quatre personnes. Quatre jeunes hommes que je ne me souvenais pas avoir vus de la journée. On riait tellement que je n’y avais pas prêté attention. Alors je suis vite rentré aux locations, on avait loué des chambres dans une résidence pas trop chère un peu éloignée des pistes. Et quand j’ai ouvert la porte… Ils étaient tous sous les douches. Ils avaient pris huit heures de douche. Toute la journée. Pour eux, la douche chaude était l’un des plus grands luxes possibles, eux qui se lavaient seulement de temps en temps avec l’eau froide d’une bouche à incendie de La Renaude.
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