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Critiques de Philippe Sellier (1)
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Port-Royal et la littérature

Philippe Sellier (né en 1931) est le grand spécialiste des écrivains français liés à Port-Royal.

"Port-Royal et la littérature" est un ouvrage érudit qui fait appel à quelques connaissances préalables, tant de l'augustinisme que du paysage littéraire et théologique du dix-septième siècle.

Les chapitres qui m'ont le plus intéressée concernent bien entendu les oeuvres De La Bruyère, De La Rochefoucauld, de Madame de Lafayette et de Racine dont l'auteur démontre qu'il ne fut pas augustinien, ou du moins pas autant que les autres : cela non du fait de sa brouille de quinze ans avec ses amis de Port-Royal, mais par un optimisme sur la nature humaine que ne partagèrent pas les autres écrivains : optimiste, Racine, qui l'eût cru ? Eh bien, la démonstration de Sellier est convaincante (qui oserait le contredire ? pas moi en tous cas).



Quant à La Bruyère, au duc et à la comtesse, ils partagèrent tous trois le même pessimisme fondamental envers le genre humain, irrémédiablement compromis par ses mauvais penchants au milieu desquels trône en place de choix l'amour-propre, père de tous les vices.



Ce qui peut sembler vertueux dans notre coeur n'est "le plus souvent", "la plupart du temps" qu'un équilibre précaire et transitoire entre plusieurs vices : la paresse et la peur du qu'en dira-t-on tempèrent la concupiscence, tandis que le goût de paraître modère l'avarice...



Bien que les Caractères et les Maximes n'aient pas de référentiel religieux visible, c'est bien la toute-puissante Grâce divine qui sauve l'humanité en si complète déréliction. Quant à la princesse de Clèves, elle triomphera de l'amour pour la créature en faveur de l'Amour pour le Créateur.



Ne nous trompons pas sur le compte de l'aimable marquise De Sévigné, amie intime de Madame de La Fayette : plus austère que sa correspondance le laisse paraître, elle fut augustinienne dans l'âme, et médita toute sa vie l'oeuvre maîtresse de saint Augustin, "La Cité de Dieu".



Malgré la méfiance du pouvoir et les anathèmes de l'Église, le siècle de Louis XIV fut littérairement parlant le siècle de la Grâce.



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