AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Partemps


27 octobre 2015 : Indéfendable
Un peu de stratégie militaire pour commencer, l’une de tes spécialités. Puisque nous avons décidé de lancer une contre-attaque, commençons par désigner l’ennemi. Qui est-il ?

Celui qui attaque. En bonne stratégie chinoise, il suffit de profiter de la force de l’adversaire pour la retourner. Comme l’a dit Clausewitz, qui a parfaitement raison sur ce point, le fondement de la guerre, c’est la guerre défensive. Contrairement à ce qu’on pourrait imaginer, la guerre défensive ne comporte pas la moindre passivité. Bien au contraire, c’est le comble de la guerre. Le moment de la contre-offensive est prévu dans le dispositif défensif, qui n’implique donc absolument pas qu’on se tourne les pouces dans une forteresse imaginaire.
Si tu le veux bien, en exergue à Contre-attaque, j’aimerais qu’on inscrive cette formule de Voltaire : « On a voulu m’enterrer, mais j’ai esquivé. Bonsoir. » Cette contre-attaque se veut en effet une réplique au désir, non pas d’affrontement, mais d’enterrement, ce qui est une autre période de la guerre.

Comme il est très facile de le vérifier, je n’ai plus, depuis déjà un certain temps, la moindre tribune de presse qui puisse me permettre de répondre aux marionnettes du Spectacle, pour parler comme le trop oublié Guy Debord. Pendant assez longtemps, j’ai eu accès au Monde– on en retrouve la trace dans un recueil qui s’appelle La Guerre du Goût ; j’ai ensuite écrit dans Le Journal du Dimanche– ça a donné Littérature et politique ; et puis enfin à L’Observateur, dont j’ai été remercié, mon dernier texte ayant porté sur Shakespeare.

[Et Sollers de citer deux de ses ennemis : Pierre Bourdieu, Régis Debray, à propos de qui, il cite cette anecdote [1]

Figure-toi, à ce propos, que l’on m’a pressé de toutes parts d’entrer à l’Académie française en même temps que lui. Je n’y suis toujours pas, pas d’avantage à l’Académie Goncourt. Inadmissible ! Nous sommes dans un pays où les institutions comptent !
Mon cas s’est considérablement aggravé, j’en conviens, lorsque, en 1999, j’ai publié un article titré « La France moisie ». Ce texte a été publié en première page d’un journal extrêmement sérieux, de grande portée, qui s’appelle Le Monde. C’est dans ce même journal, quelques années auparavant, qu’un journaliste important, Pierre Viansson-Ponté, avait, juste avant mai 68, publié un article intitulé « Quand la France s’ennuie ».

[...]

[Sollers est comme on dit] : « indéfendable ». Indéfendable, c’est parfait.
Commenter  J’apprécie          00









{* *}