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Citation de Partemps


Sortir ? Aller draguer ? Non... Bible... Psaumes... Style éternel... Méditation sous la lampe. Je pars dans la cadence... Pour le Cryphée... Sur instruments à cordes... Sur les flûtes... Sur la guittite... A mi-voix... En sourdine... De David... Quand il fuyait devant son fils Absalon... Quand il contrefit la folie en présence d’Abimélech... Lorsqu’il fut en guerre [...] Quand il était dans la grotte... Cantique des montées... Le serviteur de Iavhé, David... Le plus grand poète de tous les siècles... Jamais cité comme tel... Vous voyez ce que je veux dire... Toujours Homère et Cie... Pour les Juifs, c’est un roi divin... C’est donc, à nous Grecs, de le faire entrer dans la littérature... [Je souligne] En triomphe... Lauriers ! Palmes ! ... Malgré Athéna... La déesse aux yeux pers... Et des légions de professeurs et de douaniers érudits... Version latine... Prix... Académies... David de Bethléem, racine du Messie, reins du Germe... Récité par le Christ sur la croix... Psaume 22... « Eli, El, lamma sabactani. »... Le Juste abandonné fait appel à son dieu sur l’air de Biche de l’Aurore...


Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?
Tu es loin de mon salut, du rugissement de mes paroles !
Mon Dieu, j’appelle de jour et tu ne répons pas ;
Même de nuit je ne garde pas le silence... [5]

Vous connaissez sans doute vaguement le début ?... Bien que vous n’ayez jamais osé penser que le Christ a rugi sur la croix, n’est-ce pas ?... Mais la fin ?

Devant lui seul se prosterneront tous ceux qui dorment dans la terre,
Devant lui s’agenouillent tous ceux qui descendent dans la poussière...

Voilà... Après quoi vient la grande question : sorti ? pas sorti ? Remonté ? Ou non ? Les paris restent ouverts... Résurrection dans le Chant ? Musique ?... David se plaint tout le temps qu’on soit désagréable avec lui... Qu’on l’attaque sans raison... Qu’on le flatte, mais qu’on le déteste... Qu’on l’accuse à tort... Que ses ennemis n’arrêtent pas de lui tendre des pièges sur sa route... Complots... Machinations... Mensonges... Noeuds... Lacets... Filets... On lui rend le mal pour le bien... On épie sa vie... Chiens... Serpents... Faux amis... Et tout cela, à cause du dieu qu’il sert... Celui-là précisément... Dont la grâce est dans les cieux... Dont la vérité monte jusqu’aux nues... Dont la justice est comme les montagnes, et les jugements comme l’Abîme... Le dieu de l’univers au-dessus de l’univers... Partout présent, au nord, au sud, dans les profondeurs et les hauteurs, les étoiles et les non-étoiles, la pensée, les ventres, les coeurs, les matrices et les embryons, les intentions de la langue... Qui fait crier de joie les portes du matin et du soir !...

Pour beaucoup je suis un scandale,
Mais toi, tu es mon solide refuge,
Ma bouche est pleine de ta louange,
De ta gloire, tout le jour.

Qu’est-ce qu’on dirait aujourd’hui contre lui ? Paranoïaque... Manie de la persécution... Mélancolique... Délire des grandeurs... Mais la musique ? Les Psaumes !...
Oui, oui... Vouf !... En réalité, c’est ça qui les rend fous... Fatal... La musique en mots, jour et nuit, vers la source... Tutoiement avec l’invisible... Phrases qui s’adressent à leur feu, au lieu de faire mousser le décor...

Quand je pense à toi sur ma couche,
Durant les veilles, je médite sur toi,
Car tu es mon recours,
Et à l’ombre de tes ailes, j’acclame,
Mon âme est attachée à toi,
Ta droite me soutient.

Quelqu’un n’arrête pas de chanter pour ce qui ne se voit pas ?... Ne se touche pas, et prétend régner sur les phénomènes ?... Et en plus exigeant la vérité, la justice, en vous rappelant sans cesse que l’homme est une erreur, un souffle, un néant ? Avouez qu’il y a de quoi s’énerver...

Tu me caches dans la cachette de ta face,
Loin des combinaisons des hommes,
Loin de la querelle des langues...

Et pour aggraver l’ensemble, ce dieu a ses préférés ? Et parmi eux, un préféré ? Il les traite tous durement, soit... Mais on les envie quand même... Puissance verbale... Et si c’était vrai ?...

D’en haut, il étend sa main, il me saisit,
Il me retire des grandes eaux,
Il me délivre de mon ennemi puissant
Et de mes adversaires qui sont plus forts que moi.
Ils m’attaquent au jour de mon malheur,
Mais Iavhé est pour moi un appui,
Il me fait sortir au large,
Il me sauve, parce qu’il m’aime.

Le grand mot est lâché... D’autant plus qu’il n’a pas du tout dit, ce dieu, qu’il aimait les hommes... Non... Au contraire !... Il aime celui-là... Hic ! Nunc ! Quelle injustice ! Quelle partialité ! Un dieu mélomane ! Intervenant à travers l’enchevêtrement des atomes pour sauver son interprète favori !... Étonnez-vous que ça fasse des jaloux parmi les corps !... Comme s’ils ne voulaient pas être follement aimés, les corps !... Caressés, choyés, rassurés, chouchoutés, bercés, avant le saut final en poussière !... Comme si ça ne méritait pas la Mort, justement, cette élection de l’Unique au milieu du Nombre... Oui, plutôt la Mort... Pour lui et pour tout le monde, à jamais... Na !...
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