Philippe Thiébaut

[...] une exposition consacrée à son ultime chef-d’œuvre, « La Main aux algues et aux coquillages », en rassemblant trois versions de cet objet énigmatique qui est en quelque sorte son testament spirituel et artistique.

En se vouant corps et âme à l'élévation de la Sagrada Falilia, Gaudi entendait insuffler une vie nouvelle au style gothique qu'il admirait mais considérait comme un art de formule : "Vaincre trois siècles d'architecture est une œuvre titanesque pour un seul homme, mais cela ne signifie pas que nous ne devons pas l'entreprendre."

Ce qu'il nous faut, c'est la note spéciale de l'individu moderne, dans son vêtement, au milieu de ses habitudes sociales, chez lui ou dans la rue. L'attitude nous apprendra que ce personnage va à un rendez-vous d'affaires, et que cet autre revient d'un rendez-vous d'amour.

Au cours des premières années du XXe siècle, Gaudi parvint à faire fusionner son tempérament de constructeur-né et son audacieuse imagination plastique. Libérée de l'antithèse structure-décor, son architecture atteint une unité formelle originale.

Tout tourne, se bistourne, se chantourne, se maltourne; tout roule, s'enroule, se déroule, et brusquement s'écroule. Ce ne sont que festons de cuivre verni, qu'astragales de bois teint, ellipses de faïence polychrome, volutes de grès flammés, trumeau de cuir gaufré, frises de nymphéas hirsute, de pavots en colère juchée sur les moulures des stylistes, comme des perroquets sur leur perchoir; des larves plates et minces dorment à l'entrée des serrures; des embryons, des têtards, montent, se glissent en ondulations visqueuse, le long des portes, des fenêtres, des tiroirs, des chanfreins. Les meubles ont l'air d'avoir bu et semblent inviter aux pires excès d'acrobatie. Octave Mirbeau

La symétrie n'est nullement une condition de l'art, c'est une habitude des yeux.
Hector Guimard.

Pour les impressionnistes, l'évocation des loisirs de plein air de la société moderne du Second Empire est étroitement lié au monde de la mode. Qu'il s'agisse des parcs de la capitale, des jardins des faubourgs ou encore de la forêt de Fontainebleau, ces espaces sont propices au déploiement des toilettes élégantes.

L'ornementation a été et sera colorée. La nature ne nous présente aucun objet qui ne soit pas coloré : tout dans la végétation, la géologie, la topographie, le règne animal, est un contraste plus ou moins vif de couleurs. C'est pourquoi tout élément architectonique doit être coloré.

Tout architecte actif à la fin du XIXe siècle, si désireux fût-il d secouer le joug des styles inspirés du passé, s'est laissé gagner, à un moment ou à un autre de sa carrière, par l'ambiance historiciste de son époque. Gaudi, en dépit de son immense génie, n'a pas échappé à la règle. Il fut aussi particulièrement sensible, à la polychromie et à l'architecture des Arabes, auxquels il attribuait un sens supérieur de la mécanique.